Le Mali depuis le 22 mars 2012 ne cesse de s’enfoncer dans l’abîme. La raison le malentendu qui divise et la classe politique et l’ensemble des forces vives de la nation sans compter une rébellion séparatiste teintée de djihadisme qui vient mettre du sable dans le couscous du pays. Tout commence le 17 janvier 2012 quand le Mouvement National de Libération de l’Azawad entreprend de revendiquer l’autonomie de la région de Kidal par les armes.
Malgré les efforts du président Amadou Toumani Toure pour calmer les ardeurs le mouvement indépendantiste persiste. Sachant bien que l’armée gouvernementale n’était pas préparée pour stopper la progression des rebelles soutenues par une cohorte de djihadistes venus de la Libye, le président Toure décide d’accueillir ceux qui acceptent de livrer les armes. A Bamako ses détracteurs composés d’opposants politiques font circuler des rumeurs de palais le taxant de parrain des rebelles. Cette confusion vient s’ajouter au massacre d’Aguelhoc. Dans cette localité une centaine de soldats maliens sont abattus de sang-froid en violation de la convention de Genève. Au lieu de former un bloc derrière le chef suprême des armées, les leaders politiques pensent déjà à la succession du président Amadou Toumani.
Le 22 mars 2012 ce qui allait être le coup de force le plus débile de l’Afrique contemporaine vient entrainer l’effondrement des villes du nord à savoir Kidal, Gao et Tombouctou. Cela devait suffire pour que l’on prenne conscience du danger qui menaçait l’unité nationale. Sous l’égide de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président signe sa démission. Pendant que le nord est entre les mains des narco djihadistes et autres indépendantistes à Bamako c’est la lutte pour le pouvoir. Le président ivoirien très déçu dira sur les ondes de la radio mondiale RFI qu’il pensait que les hommes politiques maliens étaient des patriotes. Mais qu’il a compris finalement que c’est de chasseurs de postes. Ce manque de patriotisme sera chèrement payé par la classe politique. Pour sauver la face, il a fallu une intervention internationale dirigée par les forces françaises dans le cadre de l’opération Serval déclenchée le 11 janvier 2011. C’est à la demande du président de la transition le Pr Dioncounda Traore que la France va déployer une formidable armada de la ville garnison de Sévare à la ville de Kidal Cette intervention à en croire l’honorable Oumar Mariko vient souiller les idéaux du président feu Modibo Keita qui avait exigé le départ de toutes les forces hexagonales stationnées au Mali. L’altermondialiste Aminata Dramane Traore n’a pas eu assez de mots pour condamner l’intervention militaire de la France. Ce qui a semé le doute dans l’esprit du Malien lambda, c’est le comportement de la délégation malienne qui s’est rendu à Ouagadougou pour rencontrer le président en exercice de la CEDEAO l’ex-président du Faso, le Capitaine Blaise Compaore.
En effet pour une histoire de per diem, elle s’est livrée en spectacle, ce qui a donné une autre image du Mali. La communauté internationale au chevet du Mali, place à l’organisation des élections générales qui devaient consacrer le retour du Mali à une vie constitutionnelle normale. Une autre ingérence dans les affaires intérieures du Mali par la faute de nos « démocrates », le président français François Hollande au moment des événements. Pendant que les uns et les autres émettaient des doutes sur la tenue des élections à temps réel, Hollande dans une déclaration affirmait que les élections se tiendront à bonne date et qu’il sera intraitable sur le respect du calendrier et qu’il ne peut en être autrement. Le 4 septembre 2013 après un scrutin présidentiel remporté haut la main ,le président IBK déclarait devant un gotha de chefs d’États et de gouvernement que rien ne sera plus comme avant que tout serait mis en œuvre pour que le Mali retrouve sa place dans le concert des grandes nations. Preuve que le Mali était sur la voie d’inaugurer une ère nouvelle, le finaliste de l’élection présidentielle actuellement chef de file de l’opposition l’honorable SoumailaCisse se rend à la résidence du président IBK à Sebeninkoro avec toute sa famille pour lui souhaiter bon vent pour la lourde tâche à lui confier.
Mais la gestion du pays ne se passera pas comme prévu. Pour rassurer, le président fraichement élu nomme à la tête de la primature Tatam Ly un cadre de la Banque Centrales des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Se rendant compte de l’immensité de la tâche, il décide d’apporter des innovations par rapport à la nomination des directeurs généraux. Il se heurte rapidement à une administration minée par la corruption. En effet, certains caciques et de la majorité et de l’opposition se dressent contre lui et le forcent à la démission. Il faut aussi ajouter les nostalgiques du régime du président Amadou Toumani estiment que le président IBK fait partie de ceux qui ont précipité sa chute. Ils ont contribué à enrhumer l’administration qui est devenue plus inefficace et plus corrompue.
Après Tatam Ly, cinq autres premiers Ministres ont été nommés pour autant le curseur de la contestation n’a pas baissé.
Après ce diagnostic sans complaisance une bonne partie de la société civile composée de dignitaires religieux reconvertis , de leaders d’associations ont estimé que le mal est la personne même du président IBK qui n’en fait qu’ à sa tête pensant qu’il est le digne héritier de l’empereur Soundjata Keita. Ces contestataires ont été rejoints par le Front Pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) dont le président n’est autre ChoguelKokalaMaiga , Espoir Mali Koura EMK dirigé par l’ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko et la Coordination Des Mouvements, Associations et Sympathisant de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) dont le membre le plus actif et le beau fils de l’Imam Dicko, il s’agit de IssaKaouDjm. Ces différents mouvements de contestation regroupés au sein du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques ont décidé d’unir leur force avec comme objectif final le départ du président de la République. Les motifs avancés par ces hommes et femmes qui souhaitent un Mali meilleur sont l’insécurité généralisée qui menace l’unité nationale, la corruption à ciel ouvert, la gabegie, la concussion, la prévarication, le trafic d’influence qui ont été érigés en système de gouvernance. Pire, ils dénoncent la gestion mafieuse du pouvoir par une clique d’hommes d’affaires adossés au fils du président Karim Keita. Pour Aminata Dramane Traore, il faudra que le peuple joue la bonne carte afin de ne pas se détourner de l’objectif car, selon la panafricaniste et altermondialiste, les grandes puissances occidentales suite à la crise économique de 2008 ont décidé de faire de l’Afrique leur chasse gardée pour écouler leurs produits manufacturés et exploiter les richesses de son sous-sol à savoir colton , cobalt qui sont des métaux rares sans compter les ressources énergétiques et les grands espaces agricoles. Le but étant d’écarter des pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Sachant bien qu’elles ne peuvent obtenir gain de cause sans semer le désordre, ces chancelleries occidentales ont décidé de semer le chaos dans certains pays du continent à cause de leurs richesses. C’est le cas de la Libye qui depuis la chute du grand Guide Mouammar Kadhafi est devenue la proie de certaines puissances comme la Turquie, la Russie, la France, les Emirats Arabes Unis. Les conséquences de cette crise libyenne ont gagné le Sahel pour affecter surtout le Mali. Pour stopper l’hémorragie, Aminata Dramane propose l’unité du continent pour déjouer les différents complots. Dans le cas du Mali, elle souhaite voir toutes les composantes du pays embouchées dans la même trompette pour sortir de la crise. La crise actuelle doit être une occasion pour une union sacrée autour de l’essentiel, le Mali. Il faut un grand sursaut patriotique rétablir l’unité nationale.
Mariam SebaSamake
Source : Le Triomphe