«Il est du devoir de notre Communauté d’assister les Maliens en vue d’un rétablissement rapide de toutes les institutions démocratiques», a plaidé le président sortant de l’organisation sous-régionale, le Nigérien Issoufou Mahamadou.
Niamey, la capitale du Niger, a accueilli hier la 57è session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette réunion de haut niveau s’est tenue au moment où notre pays est soumis à l’embargo économique, financier et commercial de l’organisation sous-régionale, après la prise du pouvoir politique par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le 18 août dernier.
En plus du président en exercice Mahamadou Issoufou, étaient présents dans la capitale nigérienne, Macky Sall du Sénégal, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Muhammadu Buhari du Nigeria, Nana Akufo-Addo du Ghana, Umaro Sissoco Embalo de la Guinée-Bissau et Adama Barrow de la Gambie. Le Mali n’était pas représenté pour cause de suspension de toutes les instances de l’organisation intergouvernementale.
L’évolution de la situation dans notre pays était au centre de ce sommet qui s’est tenu au Centre international des conférences Mahatma Gandhi de Niamey.
À la fin des travaux, les chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao ont exigé que le président et le Premier ministre de la transition au Mali soient des civils et qu’ils soient nommés, au plus tard, le 15 septembre. Ils ont déclaré avoir pris acte des concertations nationales pour la mise en place de la transition, lancées samedi 5 septembre.
Cependant, ils ont décidé de maintenir les sanctions prises antérieurement contre notre pays. Dans son discours d’ouverture des travaux, le président de la République du Niger, président en exercice de la Cedeao, Issoufou Mahamadou, avait fait le point sur la situation dans notre pays. «Le Mali a plus que jamais besoin de stabilité pour que les aspirations fortes du peuple malien à la sécurité, au développement soient pleinement satisfaites. Il est du devoir de notre Communauté d’assister les Maliens en vue d’un rétablissement rapide de toutes les institutions démocratiques», avait-il déclaré.
«La junte militaire doit nous aider à aider le Mali. Nous fondons l’espoir qu’elle répondra favorablement aux mesures prises par notre Communauté. D’autres partenaires stratégiques du peuple malien fondent le même espoir. Ne les décevons pas», avait ajouté Mahamadou Issoufou. Au cours d’un précédent sommet, la Cedeao avait déjà demandé au CNSP d’engager une transition civile immédiatement en consultation avec la Cour constitutionnelle, les partis politiques, les organisations de la société civile et tous les autres acteurs.
Cette transition doit prendre en compte la nomination d’un président qui doit être une «personnalité civile» et d’un Premier ministre, aussi «une personnalité civile».
En outre, la transition ne doit pas dépasser 12 mois à l’issue desquels les élections (présidentielle et législatives) seront organisées. Le président et le Premier ministre de la transition ne pourront pas se présenter à ces élections. La libération de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta et la possibilité pour lui d’aller se soigner à l’extérieur faisaient également partie des exigences des dirigeants de la Cedeao que le CNSP a aujourd’hui satisfaites.
Par rapport aux assises nationales devant aboutir à la mise en place des organes de la transition, les nouvelles autorités du pays ont élaboré les termes de référence qui ont été validés le samedi dernier par les forces vives de la nation à Bamako et dans les capitales régionales. Les travaux de la concertation au niveau national auront lieu du 10 au 12 septembre prochains dans la capitale.
Par ailleurs, le chef de l’État nigérien a abordé l’intégration économique de notre sous-région. À cet effet, il a indiqué que les différents programmes ont souffert des impacts de la pandémie à coronavirus. «L’agenda de notre programme de monnaie unique a été modifié», a-t-il souligné, précisant que le présent sommet devait prendre en considération cette situation et élaborer une nouvelle feuille de route. Il a aussi ajouté qu’il était important pour ce sommet de clarifier la controverse née de l’annonce du lancement de l’Eco par les pays membres de l’Uemoa, la nouvelle monnaie censée remplacer le Fcfa.
Source : Essor