Depuis 2012, les tensions intercommunautaires, exacerbées par l’interférence de groupes radicaux ont sérieusement contribué à la dégradation de la situation humanitaire des communes dans la région de Mopti et de Ségou. Face à ce désastre humanitaire, le Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon (CAJPD) tire la sonnette d’alarme pour alerter l’opinion nationale et internationale afin qu’un élan de solidarité puisse rapidement se construire et soutenir les populations qui manquent de tout. C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée, le samedi 04 mai 2019, à la Maison de la presse de Bamako par le collectif. Au cours de cette conférence de presse, le Collectif a fait savoir que le besoin humanitaire au centre du Mali est de 4 000 tonnes et nécessite plus d’un milliard de FCFA. Pour ce faire, le collectif envisage de lancer une campagne de collecte de fonds pour financer un programme de 328 000 000 FCFA destiné à soutenir pendant 6 mois 54 000 personnes.
Cette conférence de presse était principalement animée par le président du Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon (CAJPD), Adama Diongo, en présence du député de Teninkou, Amadou Cissé, de l’ancien gouverneur, George Togo, de Mamadou Ziguimè, élu local dans la commune de Baye, Mohamed Salia Touré, ancien président du CNJ (Conseil national de la jeunesse du Mali) et d’autres personnalités. Dans un document de presse lu par le conférencier, il ressort que la situation humanitaire alarmante au centre du Mali. « Depuis 2012, les tensions intercommunautaires, exacerbées par l’interférence de groupes radicaux ont sérieusement contribué à la dégradation de la situation humanitaire de 64 communes dans la région de Mopti et Ségou. Ces trois dernières années, les hivernages ont été successivement perturbés dans 42 communes du Pays Dogon et le cumul du déficit céréalier fait craindre aujourd’hui une catastrophe alimentaire dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro », a déploré le président du Collectif, Adama Diongo.
Et d’ajouter que selon les derniers chiffres du ministère de la solidarité, la région de Mopti enregistre plus de 65 000 déplacés, 528 écoles fermées et 150 000 élèves privés d’écoles. A ses dires, 860 points d’eau ne sont plus fonctionnels dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro. Pour prévenir ce désastre humanitaire, le collectif CAJPD tire la sonnette d’alarme pour alerter l’opinion nationale et internationale afin qu’un élan de solidarité puisse rapidement se construire et soutenir ces populations qui manquent de tout. Dans son document de presse, le collectif des Associations de jeunes du Pays Dogon dit avoir pu comptabiliser plus de 54 000 personnes en risque de famine au Pays Dogon.
«Aujourd’hui, plus de 40 villages et 70 hameaux n’ont pas pu cultiver dans les 4 cercles du Pays Dogon et plus de 14 625 personnes sont assiégées et sont directement en risque de famine d’ici quelques mois. Dans les cercles de Koro et de Douentza, l’épicentre de la tension, les besoins des gens se sont intensifiés depuis Janvier 2019. D’ailleurs, des villages entiers sont assiégés par des mines anti personnelles, rendant totalement impossible toute activité agro-silvo-pastorale. Les aides d’urgence fournies par l’Etat et les ONG à ces localités sont très timides, insuffisantes et ne couvrent pas plus de trois mois de besoin. Or, les localités touchées doivent être soutenues pendant plus de 10 mois, c’est dire jusqu’à la récolte prochaine (décembre 2019). Le besoin est de 4 000 tonnes et nécessite plus d’un milliards de FCFA », a souligné Adama Diongo. Pour ce faire, le collectif envisage de lancer une campagne de collecte de fonds pour financer un programme de 328 000 000 FCFA destiné à soutenir pendant 6 mois 54 000 personnes ; d’acquérir des parcelles agricoles de maraichage dans la périphérie de Bamako afin de les mettre en œuvre au profit des femmes déplacées et enfin, d’aménager et d’exploiter 40 hectares mise à disposition par un opérateur économique.
Auparavant, dès l’entame de la conférence de presse, le président du Collectif, Adama Diongo a signalé qu’en trois jours, il y a eu le massacre de 23 morts dans la commune de Mondoro (Mopti) qui est passé sous silence. «Nous n’acceptons pas cela », a-t-il dit. Pour sa part, Mamadou Ziguime, élu local dans la commune de Baye a attiré l’attention des autorités maliennes sur la situation humanitaire au centre du pays. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a déploré l’absence des députés de la localité à la conférence de presse. Prenant la parole, l’honorable Amadou Cissé a invité les jeunes à l’union.
Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali