Dimanche, 12 juillet 2020, les membres de l’initiative ‘’Jiriba Koro’’ ont organisé une conférence de presse au siège de la radio RFM. Motif : évoquer les différentes crises auxquelles le Mali fait face ; adresser une lettre à Jean-Claude Kassi Birou, président de la commission de la CEDEAO.
Cette conférence qui visait à se prononcer sur la situation nationale du pays a permis aux membres de cette initiative de la société civile de mettre l’accent sur l’insécurité dans le pays, la crise sociopolitique, l’Accord d’Alger, la présence des troupes étrangères au Mali, l’abandon d’un village malien situé à la frontière mauritanienne par les autorités du pays.
Selon les conférenciers, le Mali se trouve présentement dans une crise à plusieurs angles. Une crise dont les pouvoirs publics se plaisent dans un laxisme inouï et injustifiable. Par conséquent, disent-ils, le pays perd sa volonté d’exister à petit feu. De leurs avis, toutes les solutions proposées pour la résolution de cette crise malienne ont vite montré leurs limites. D’après les conférenciers, aucune solution endogène n’a prospéré au milieu de ces « tourbillons » de propositions de sortie de crise émanant des « pseudos » amis et partenaires du Mali. Mieux, ils rappellent que depuis le début de cette crise, toutes les résolutions prises admettent que la solution émane toujours du peuple. « Or, à cette allure, c’est le contraire qui se produit à tout bout de champ », ont-ils énoncé pour souligner les différentes tentatives visant à saper les idées révolutionnaires du M5.
D’après Dr Aly Nouhoum Diallo, ex-président de l’hémicycle, le Mali est en train de vivre un réel problème qui est une pure invention des individus d’une cruauté sans limites, ont-ils rappelé, parlant de l’insécurité malienne. Puis d’évoquer un autre propos du Dr Diallo : « Nul doute que des mains externes pilotent cette crise après l’avoir fabriqué, voire porté à la cime de la cruauté bestiale. Toutes les limites de la barbarie ont été enjambées dans le seul but d’imposer au centre et au nord du pays, voire de prendre (en toute indépendance) la décision de quitter le Mali actuel qui n’assure plus la sécurité ».
Si certains citoyens soutiennent que l’Accord d’Alger a été mal négocié, d’autres maintiennent, selon les membres de Jiriba Koro, qu’il est un « piège » tendu au peuple par la communauté internationale pour la partition du Mali. De ce fait, la mise en œuvre de cet Accord demeure impossible, soulignent-ils, s’adressant à la CEDEAO en ces termes : « L’organisation préconise la tenue des élections partielles. Mais c’est dommage. Encore à ce stade, la CEDEAO a fait une lecture épidermique de cette crise. Elle doit revoir son agenda pour évoluer en harmonie avec le peuple ».
Aux hommes de médias, les conférenciers ont été succincts : « IBK est de nos jours pris entre les tenailles d’une mésaventure. La CEDEAO a servi de tête de proue, donc comptable dans ce bilan chaotique du Mali ». Puis de préciser : « En d’autres termes, la mission d’écoute ou de bons offices de la CEDEAO n’est pas dans un rôle de médiation, elle cherche, sans nul doute, à galvauder la révolution citoyenne en gestation ».
Cette mission ministérielle de la CEDEAO a-t-elle une vision globale de cette crise, s’interrogent-ils, rajoutant que c’est le peuple qui est apte à préserver la forme républicaine de l’État et non un gouvernement d’union nationale que propose l’organisation sous régionale. D’où ce message : « Les mouvements (manifestations du M5-RFP)en cours s’inscrivent en droite ligne avec cette dynamique de préserver la forme républicaine de l’État. Le peuple malien est en droit d’entretenir ces mouvements pour défaire l’étau qui se fait avec élégance autour du Mali ».
Puisque, annoncent-ils, seul un front large et uni peut sauver l’État du Mali, ils demeurent persuadés que la démission d’IBK réclamée par le M5 est une démarche démocratique de ce peuple qui, selon eux, cherche à aller vers une révolution de son histoire. De l’avis des conférenciers, cette mobilisation humaine témoigne, encore une fois, de l’ineptie de toutes les institutions rongées par la corruption et le manque d’éthique. Ils déplorent l’abandon des habitants de Gogui par les autorités maliennes. Cette localité située dans le cercle de Nioro du sahel compte près de 19.128 habitants.De nos jours, ce village limitant le territoire malien à celui de la Mauritanie assiste à des déportations des populations privées par leurs voisins mauritaniens de leurs terres d’agriculture, d’élevage, et de pêche.Aussi,les conférenciers regrettent que des massacres et des attaques soient récurrents en présence des forces étrangères venues pour aider le Mali. « Tout le monde est là. Les ennemis montent en puissance. Nos partenaires ne jouent pas le franc-jeu avec nous. Alors, clamentils, il reste au peuple de dégainer de tout son poids contre toute démarche mettant en péril les luttes pour la libération du Mali ».
Mamadou Diarra
Source : Le Pays