Situation sécuritaire, politique, méchanceté et haine envers SBM : Pourquoi IBK doit refuser son limogeage

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Soumeylou Boubeye Maiga
Soumeylou Boubeye Maiga

Depuis plusieurs mois, l’opposition politique qui avait mordu la poussière à la faveur de la dernière présidentielle, peine à digérer sa défaite. Dans la foulée, elle a appelé à la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, considéré comme le maître d’œuvre de la victoire du président sortant.

Des religieux, qui avaient appelé à voter contre IBK, étaient déçus des résultats obtenus par leurs candidats, au premier et au second tours. Résultat : ils sont entrés en opposition ouverte contre le régime, avec des déclarations dénonçant « la mauvaise gouvernance du pays ». Pour manifester leur hostilité au pouvoir, les chefs religieux (l’Imam Mahamoud Dicko et le Chérif de Nioro) ont réussi une démonstration de force, le 10 février dernier, au stade du 26 Mars, en mobilisant l’opposition politique en perte de vitesse, des associations religieuses, des syndicats, des étudiants, et bien sûr des chômeurs de la Républiquedans un rassemblement censé être un meeting de bénédiction pour le pays.


Devant ce beau monde, le meeting convoqué pour faire des bénédictions pour le pays s’est mué en forum politique. C’est ainsi que l’Imam wahabite a réclamé le départ du Premier ministre SoumeylouBoubèyeMaiga. Sans pour autant donner les griefs qui militent en faveur de cette doléance.

IBK, un homme qui n’accepte pas qu’on le trimbale, n’a pas donné une suite favorable à cette revendication. Entre temps Ogossagou est intervenu avec plus de 150 morts. Une aubaine pour les acteurs hybrides (religieux transformés en politiques) pour exiger encore la démission du Chef du gouvernement, à la faveur d’une marche gigantesque, le vendredi 5 avril dernier. Ils entendent remettre ça, tant que Boubèye demeure à la Primature. Pour l’instant, il y est. La marche projetée ce vendredi est suspendue, en raison des pourparlers engagés avec le chef de l’Etat.

En réalité, Boubèye n’a rien fait de mal. Il est victime de méchanceté politique qui frise la haine. En effet, on veut lui faire porter une responsabilité qui est au-dessus de la capacité du pays, à savoir la lutte contre le terrorisme. Le Premier ministre, avec les moyens dont dispose le pays, a fait de son mieux, en initiant un plan de sécurisation du centre, en ymultipliant les missions. Tous les esprits avisés savent que la lutte contre le terrorisme a besoin à la fois, du temps, des moyens, des hommes et surtout de l’engagement de tous.

Le gouvernement a multiplié les recrutements, équipé les Forces armées et de sécurité, fait adopter une loi pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, afin de faire face au danger. Il ne revient donc pas à SoumeylouBoubèyeMaiga d’aller sur le terrain pour combattre l’ennemi. Suivez mon regard. Le discours populiste dans un milieu fragile fait croire que si le locataire de la Primature s’en va, le problème serait résolu. Ce qui est faux et archifaux. Sur quel argument se fonde cette aberration ? Allez y savoir.

Certains veulent la tête de Boubèye parce qu’il est un véritable homme d’Etat, qui s’oppose à des intérêts mesquins, égoïstes. Sa présence à la Primature fait obstacle à des ambitions politiques. Ils veulent donc l’abattre pour assouvir leur dessein inavoué. Ils veulent aussi l’abattre pour atteindre IBK pour la bonne raison qu’il a toujours accepté d’aller au charbon, de prendre les coups, de sauvegarder la première Institution du Mali contre vents et marées, pour la bonne marche du pays.

Toutes les initiatives prises par l’opposition et les acteurs hybrides pour déstabiliser le régime n’ont pas donné les résultats escomptés.

La dernière trouvaille consiste à déposer une motion de censure contre le gouvernement à l’Assemblée Nationale. Si elle devrait y avoir, ça serait ce jeudi 11 avril, conformément à l’article 96 du règlement intérieur de cette Institution. Il stipule : « le dépôt des motions de censure est constaté par la remise au président de l’Assemblée nationale, au cours d’une séance publique d’un document portant l’intitule « Motion de Censure » suivi de la liste des signatures d’au moins un dixième (1/10) des membres de l’Assemblée nationale… La Conférence des présidents fixe la date de discussions des motions de censure qui doit avoir lieu au plus tard le troisième jour de séance suivant le jour du dépôt… L’adoption d’une motion de censure à la majorité des 2/3 des membres composant l’Assemblée nationale entraine automatiquement la démission du gouvernement ».

L’URD, initiatrice de la motion, qui pourrait probablement être déposée demain, est loin d’avoir les 2/3 des députés pour faire tomber le gouvernement. Elle compte sur des mécontents du parti majoritaire (RPM) ou de la mouvance présidentielle pour réussir cette aventure.

En raison des informations que nous détenons, tout laisse à croire qu’une éventuelle motion de censure ne passera pas, que la mouvance présidentielle ne trahira pas.

L’initiative du départ du Premier ministre reste au président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Dans le contexte actuel, il sait qu’il y a une forte nécessité de renforcer la cohésion au sein de la majorité présidentielle. Celle-ci doit être soudée pour mener à bien la réforme constitutionnelle qui est l’élément le plus important de la communauté internationale. En cas de faillite politique, c’est-à-dire l’incapacité de la classe politique à mener la révision d’ici fin juin, le mandat de la MINUSMA ne sera certainement pas renouvelé. Les USA avaient déjà menacé et demeurent réfractaires à un nouveau mandat. Dans cette optique, le nord du pays sera délaissé de ses bases MINUSMA, (disparition d’une force de dissuasion). Cela sera hautement préjudiciable pour la paix et la sécurité. Place donc aux groupes terroristes et narcotrafics.

Barkhane sera aussi affaiblie et ne pourra plus se concentrer sur le centre comme prévu actuellement. Le G5 Sahel, sans la présence actuelle de la MINUSMA, ne pourra nullement être opérationnelle. Que dire des FAMAS ? Elles seront aussi affaiblies.

C’est pourquoi, les Maliens doivent faire l’union sacrée autour de SoumeylouBoubèyeMaiga pour réussir le scrutin référendaire. Le cas contraire, l’échec pourrait être au rendez-vous et c’est bien le Mali qui perd. Le pire est donc à craindre. Ce qui est sûr, ce que Boubèye partira un jour ou l’autre. Mais aujourd’hui ce n’est ni le moment ni la manière. Que Dieu sauve le Mali !

El Hadj ChahanaTakiou

Source22 Septembre

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