Comme nous l’avions toujours dénoncé dans ces lignes, et comme aujourd’hui fortement sollicité par les cheminots du Mali et les populations riveraines du rail, il n’y a plus lieu de tergiverser, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, doivent prêter une oreille attentive au cri de cœur des cheminots et des maliens soucieux de la reprise des activités ferroviaires dans notre pays en trouvant une solution au cas très problématique de Ibrahim Maiga, actuel DG de la Société du Patrimoine Ferroviaire du Mali (SOPAFER).
Il temps de mettre fin à la misère et à l’injustice continuent pour les cheminots du Mali, ces hommes qui ont pourtant tout donné à leur patrie et qu’on traine aujourd’hui comme des malpropres, des «moins que rien», excusez le terme. C’est pourquoi nous disons que la vaste opération d’audit des services publics ne doit pas épargner la gestion pas très catholique de Ibrahim Maïga, Directeur général de la SOPAFER !
Le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a toujours saisi l’occasion qui s’offre à lui pour revenir sur certains chantiers dont celui de la lutte contre la corruption et l’impunité, et dont l’un des pans est la vaste campagne d’audits des services publics.
Des mesures de contrôle financier en cours qui sont aussi valables pour les Départements de la Défense et anciens combattants et de la Sécurité et de la protection civile, notamment l’audit des fonds alloués aux lois d’orientation et de programmation militaire et sécuritaire. Un sulfureux dossier impliquant d’anciens ministres et proches collaborateurs de l’ancien Président, Ibrahim Boubacar Kéita, mais aussi des Officiers Supérieurs dont des Généraux. Les cheminots du Mali et tous les maliens soucieux des rails au Mali entendent le prendre aux mots, d’où la sollicitation expresse adressée à lui d’étendre les audits en cours à la gestion du Directeur Général de la Société du Patrimoine Ferroviaire du Mali.
En effet, est-il besoin encore de revenir sur les péripéties des cheminots maliens qui, n’eut-été l’apport du gouvernement Choguel Kokalla Maïga, se mouraient à petit feu du fait de la négligence coupable de l’Etat malien, rechignant à prendre sa responsabilité vis-à-vis de Ibrahim Maïga, un néophyte parachuté à la Direction Générale de la Société du Patrimoine Ferroviaire du Mali (SOPAFER), sans aucune compétence en la matière ! Le gouvernement Choguel Kokalla Maïga doit, dans son élan de relance des activités des chemins de fer du Mali, tirer les conséquences de l’incompétence et de l’improductivité de Ibrahim Maïga, Directeur général de la SOPAFER, dont la responsabilité fut grande dans la misère des cheminots.
Des sources dans les secrets de la Société de Patrimoine Ferroviaire du Mali (SOPAFER), faisant référence aux données d’un audit, font ressortir que les revenus relatifs aux
différents baux emphytéotiques sont estimés à plus de 350 millions de FCFA par an. Que faisait le Directeur général de ces «sous» pendant que les cheminots maliens mouraient de faim faute de paiement de leur salaire ? Des informations corroborées par l’ancien Directeur général de Dakar-Bamako ferroviaire qui s’étonnait de la misère imposée aux cheminots du fait de l’indifférence du régime ploutocratique de IBK et de l’incompétence du Directeur général de la SOPAFER.
Et pour cause, les centaines de millions de FCFA utilisées dans la peinture de certaines gares ferroviaires (alors qu’il n’y a aucun train), une stratagème pour Ibrahim Maïga de se faire la poche, pouvaient non seulement servir à la mise en état du dispositif sécuritaire d’ouvrages d’art que sont les ponts de Toukoto, de Mahina et de Kakoulou, mais aussi à payer une bonne partie des arriérés de salaire des cheminots en souffrance. Avec de telles attitudes, la relance du Chemin de fer n’est pas pour demain, du moins pas avec l’administration actuelle de la SOPAFER dirigée par Ibrahim Maïga, sous le magistère duquel les Maliens ont été à plusieurs reprises roulés dans la farine.
Le premier coup date de 2018. Comme des bétails électoraux, les Maliens ont appris du ministre des Transports d’alors, Baba Moulaye, que le Mali a acquis une locomotive neuve, avant d’annoncer la reprise sans délai du train voyageur. Après la présidentielle sanctionnée par la réélection d’IBK, le dossier a été abandonné pour des raisons qui n’ont jamais été expliquées aux Maliens.
Le premier coup date de 2018. Comme des bétails électoraux, les Maliens ont appris du ministre des Transports d’alors, Baba Moulaye, que le Mali a acquis une locomotive neuve, avant d’annoncer la reprise sans délai du train voyageur. Après la présidentielle sanctionnée par la réélection d’IBK, le dossier a été abandonné pour des raisons qui n’ont jamais été expliquées aux Maliens.
Fraichement nommé à la tête de la SOPAFER, Ibrahim Maïga, comme pour berner davantage les riverains des rails, a repeint plusieurs gares routières. Le coût de cette entreprise, de sources bien introduites, oscillerait autour de plusieurs dizaines de millions de nos francs.
Résultat: lesdites gares, après des années d’attente, attendent toujours l’arrivée du train. Sous la pression de l’opinion publique, le département chargé des Transports, dans le cadre du plan d’urgence de relance du trafic ferroviaire, avait lancé un appel d’offres pour l’acquisition de quatre (04) locomotives.
Attribué à la Société américaine SARATEM INC, ledit appel d’offres, après des missions aux USA à plusieurs millions de francs CFA, a été finalement abandonné au profit des vieilles locomotives arrêtées depuis des lustres. Et plus grave, sans faire le pont financier sur ledit Appel d’Offres, l’administration de la SOPAFER, sur instruction de sa tutelle, a décidé de retaper en lieu et place de l’acquisition de locomotives neuves.
C’est ainsi que les mécanos, techniciens et ingénieurs de la SOPAFER ont été mobilisés pour remettre en marche la vieille locomotive CC-2205. Selon nos confidences, la réparation de ces vieux engins aurait également coûté au contribuable malien plusieurs dizaines de millions de francs CFA. Après un essai de charme, on ne sait plus ce que sont devenus ces vieux engins. C’est dans cette foulée qu’une mission, a-t-on appris, a été dépêchée pour inspecter l’état desdites locomotives, en Côte d’Ivoire. Sauf que cette idée fut abandonnée sans qu’on ne sache le contenu du rapport d’inspection de ladite mission.
Autant de raisons qui justifient aujourd’hui l’audit urgent et dans un bref délai de la gestion du Directeur général de la SOPAFER, Ibrahim Maiga ! Dans la même dynamique, Mme la ministre des Transports doit œuvrer aujourd’hui à la relance des activités ferroviaires qui ne peut réussir que lorsque c’est un cheminot qui est à la tête de la SOPAFER.
En effet, l’actuel DG n’est pas un cheminot et ne connait rien en matière de train. Il s’agit bien du Directeur général de la Société du Patrimoine Ferroviaire du Mali (SOPAFER), M. Ibrahim Maïga, qui veut faire du train sans le train, à travers des dépenses inutiles dès lors qu’il y a aucun train pour circuler sur le rail, à un moment où les cheminots, pour la plupart malades, ont encore des arriérés de salaires qu’on refuse de payer.
A vrai dire, les Directeur général des «affaires inutiles» à la SOPAFER se livrerait à toutes ces gymnastiques pour uniquement se la couler douce sur le dos des pauvres cheminots abandonnés à eux-mêmes. La preuve : les millions de FCFA utilisés par le DG Maiga dans la ré-peinture de certaines gares ferroviaires pouvaient être utilisés pour la mise en l’état du dispositif sécuritaire d’ouvrages d’art que sont les ponts de Toukoto, de Mahina et de Kakoulou, soit pour payer une bonne partie des arriérés de salaire des cheminots en souffrance depuis plusieurs mois.
Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita est donc interpellé !
Par Moussa DIARRA
Source : L’express de Bamako