Le sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a tenu, hier dimanche, à Accra, a pris des nouvelles sanctions individuelles contre les dirigeants du Mali et de la Guinée.
« Les sanctions comprennent une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs financiers », ont décidé les dirigeants de la Cédeao dans leur déclaration finale. Les deux pays en plus d’être suspendus de toutes les instances de l’organisation ouest africaine se voient leurs dirigeants empêcher de voyager à l’extérieur. Le ghanéen, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cédéao, et ses pairs ont décidé d’épargner les populations d’un embargo en coupant l’herbe sous les pieds des meneurs des coups de forces militaires.. Les colonels-présidents Assimi Goïta et Mamadou Doumbouya et leurs acolytes, qui ont fait main basse sur tous les leviers, devront désormais passer l’intégralité de règne à la tête de leurs pays respectifs sans goûter les délices des déplacements des Présidents à l’étranger.
Ainsi, en durcissant les sanctions individuelles contre ces dirigeants, les pairs de la Cedeao voudraient contraindre les militaires au pouvoir à céder rapidement leur place à des régimes démocratiquement élus. Mais, ces nouvelles sanctions risquent d’avoir moins d’impacts sur le duo Assimi Goïta et son homologue de la Guinée tant ils n’ont quasiment pas fait le voyage à l’extérieur une priorité pour asseoir leurs autorités.
Que ça soit à Abidjian ou à New York, le Président de la Transition du Mali s’est toujours fait pratiquement représenter par son premier ministre ou par le ministre des affaires étrangères qui semblent avoir plus d’expérience. Mais, le moins que l’on puisse dire l’organisation ouest africaine a évité au Mali le pire en prenant seulement des sanctions ciblées. Un éventuel embargo avec notamment la fermeture des frontières feraient souffrir les populations de deux pays.
La CEDEAO ne semble pas donner son dernier verdict tant elle propose des sanctions supplémentaires lors de sa prochaine session ordinaire le 12 décembre 2021, si la situation persiste. Dans le communiqué final, elle a appelé l’Union africaine, les Nations Unies et les partenaires bilatéraux et multilatéraux à approuver et à soutenir la mise en œuvre de ces sanctions. Ce qui laisse croire qu’au-delà de l’espace Cedeao, ces dirigeants Maliens et Guinéens ne pourront pas voyager dans le reste du monde.
Report des élections au Mali
Sans surprise, les autorités maliennes semblent déterminer à aller au de-là du délai de 18 mois. En effet, elles ont officiellement écrit aux dirigeants de la Cédeao leur incapacité à respecter l’échéance de transition de février 2022. Une demande que Nana Akufo-Addo et ses pairs ont vivement déploré en relevant une absence de progrès dans la préparation des élections. Sur ce point, les dirigeants sont restés intransigeants sur leur position en réitérant aux autorités maliennes la nécessité de respecter du calendrier de transition en organisant les élections prévues le 27 février 2022. « Ils appellent les autorités de transition à agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel », ont –ils appelé dans le communiqué final, en invitant également la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Pour clore, le communiqué condamné l’expulsion du Représentant permanent de la CEDEAO au Mali dans ce contexte critique en appelant les autorités de transition à cet effet à maintenir l’esprit de dialogue et de collaboration avec la Commission de la CEDEAO pour assurer une transition réussie.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net