81,8% de la population contre la proposition de la CEDEAO consistant à remettre le pouvoir à IBK contre 18,2% qui sont d’accord avec la proposition en question.
Pour 36,7% de la population, ce qui s’est passé est un coup de d’Etat ; contre 59,5% qui l’assimilent à une simple une démission et 3,8% n’ont pu se prononcer sur cette question.
Pour 16,2% de la population, la transition doit être gérée uniquement par des civils ; pour 57,0% elle devrait être gérée par des militaires et des civils et 26,8% prônent pour une transition uniquement par des militaires.
En fin, pour 86,7% de la population la libération de l’honorable Soumaila Cissé devrait être une très grande priorité pour les nouvelles autorités du pays.
Comme en 2012 après la démission « forcée ou non » du Président ATT, nous venons d’effectuer un sondage sur la démission « forcée ou non » du Président IBK. Le sondage en question s’est déroulé les 21, 22 et 23 Aout 2020 dans le district de Bamako. Les résultats ne sont donc pas généralisables à tout le Mali. La méthode a consisté en un tirage aléatoire simple dans notre base de sondage téléphonique de Bamako. La taille de l’échantillon est de 925 individus de 18 ans ou plus (marge d’erreur 3,1%) avec 51,2% d’homme et 48,8% de femme.
Les aspects évalués dans le sondage :
- l’appréciation du travail d’IBK par la population; la cote de popularité du Président IBK, de l’imam Mahmoud Dicko, du chérif de Nioro, du Chérif Ousmane Madani Haidara, des responsables militaires ayant arrêté IBK, de la CEDEAO, de la France ;
- l’opinion de la population sur la proposition de la CEDEAO consistant à remettre le pouvoir à IBK ; l’inquiétude de la population sur la fermeture des frontières par la CEDEAO.
- Est-ce que la transition devrait être assurée par des militaires ou des civils ? Ce qui s’est passé est-il un coup de d’Etat ou bien une démission ?
- Quel est le niveau de priorité sur la libération de l’honorable Soumaila Cissé ?
À la question de savoir: Comment avez-vous appris la démission d’IBK? On a 34,6% qui ont cité la télévision, 19,1% ont cité la radio (nationale ou internationale), 19,0% ont cité les réseaux sociaux et 23,6% ont indiqué qu’ils l’ont appris de bouche à oreille.
Globalement, comment jugez-vous le travail d’IBK sur les sept années passées au pouvoir? A-t-il beaucoup travaillé ; un peu travaillé ; n’a pas travaillé ou bien n’a pas du tout travaillé ? Nous avons trouvé que 57,6% pensent que IBK n’a pas travaillé (avec 20,6% pour n’a pas plutôt travaillé et 37,0% pour n’a pas du tout travaillé) contre 42,4% qui pensent que IBK a travaillé (avec 5,5% pour beaucoup travaillé et 36,9% pour un peu travaillé).
Etes-vous très satisfait, plutôt satisfait, plutôt insatisfait ou très insatisfait de cette démission du Président IBK ? Environ 68,0% sont satisfaits de cette démission (avec 36,8% de très satisfait et 31,2% de plutôt satisfait) contre 32,0% qui ne sont pas satisfaits (avec 21,0% de plutôt insatisfait et 11,0% de très insatisfait). Une comparaison entre le départ d’ATT et celui d’IBK, indique que : si 68.0% de la population bamakoise est satisfait du départ de IBK, cette statistique était de 64% pour ATT (se conférer notre sondage du mois d’avril 2012 après la démission du Président ATT).
A la question de savoir, si vous avez une opinion très favorable, plutôt favorable, plutôt défavorable ou très défavorable des responsables militaires qui ont arrêté IBK ? Environ 88,1% ont une opinion favorable de ces militaires (avec 49,1% de très favorable et 39,0% de plutôt favorable) contre 11,9% qui ont une opinion négative de ces militaires (avec 6,9% de plutôt défavorable et 5,0% de très défavorable). Une comparaison entre le cas actuel à celui du capitaine Amadou Haya Sanogo, indique que : si 88,1% de la population bamakoise ont une opinion favorable des militaires ayant arrêté IBK, cette statistique était de 60% pour celui présenté comme le responsable numéro un (Amadou Haya Sanogo) lorsque ATT était poussé à la démission.
La CEDEAO propose la restitution du pouvoir à IBK et l’ouverture des négociations, êtes-vous totalement d’accord, plutôt d’accord, pas d’accord ou pas du tout avec cette proposition ? Sur cette question, 81,8% de la population n’est pas d’accord avec la proposition (avec 61,0% de pas du tout d’accord et 20,8% de plutôt pas d’accord) contre 18,2% qui sont pour la restitution du pouvoir à IBK (avec 6,5% totalement d’accord et 11,7% de plutôt d’accord).
La CEDEAO a décidé de fermer toutes ses frontières avec le Mali, à quel point cette décision vous inquiète : Beaucoup inquiet, un peu inquiet, ou pas du tout inquiet ? On a 53,8% qui indiquent qu’ils ne sont pas du tout inquiets ; 19,2% indiquent qu’ils sont un peu inquiets et 27,0% indiquent qu’ils sont beaucoup inquiets.
Selon vous, est ce que la transition (avant une nouvelle élection) doit être géréeuniquement par des civils, ou bien par des civils et des militaires, ou bien uniquement par des militaires ? On a 16,2% qui pensent que la transition devrait être gérée uniquement par des civils ; 57,0% indiquent qu’elle doit être gérée par des civils et des militaires et 26,8% pensent qu’elle doit être gérée par uniquement des militaires.
Selon vous, ce qui vient de se passer est-il un coup d’Etat ou une démission? Pour 36,7% cela est un coup d’Etat ; contre 59,5% qui l’assimilent à une simple démission et 3,8% n’ont pas pu donner de réponse à cette question.
Concernant la libération de l’Honorable Soumaila Cissé :plus 86,7% indique que la libération de ce dernier devrait être une des priorités (avec 49,5% qui indiquent que cela doit être une très grande priorité et 37,2% pensent que c’est la première priorité avant toute chose). Il est donc important que les nouvelles autorités du pays mettent tout en œuvre pour nous ramener l’Honorable Soumaila Cissé sain et sauf.
Avez-vous une opinion favorable et défavorable des personnes ou organisations suivantes ?
- IBK : 43,4% d’opinion favorable contre 56,6% d’opinion défavorable.
- L’Imam Mahmoud Dicko : 82,1% d’opinion favorable contre 17,9% d’opinion défavorable.
- Le chérif de Nioro (Bouyé): 83,3% d’opinion favorable contre 16,7% d’opinion défavorable.
- Le guide des ançar chérif Ousmane Madani Haidara: 71,6% d’opinion favorable contre 28,4% d’opinion défavorable.
- Les responsables militaires qui ont arrêté IBK : 88,1% d’opinion favorable contre 11,9% d’opinion défavorable.
- La CEDEAO : 31,2% d’opinion favorable contre 68,8% d’opinion défavorable.
- La France : 26,1% d’opinion favorable contre 73,9% d’opinion défavorable.
- Les USA: 62,2% d’opinion favorable contre 37,8% d’opinion défavorable.
- La chine : 86,1% d’opinion favorable contre 13,9% d’opinion défavorable.
- La Russie : 88,0% d’opinion favorable contre 12,0% d’opinion défavorable.
Quelques conseils tirés des résultats du sondage.
- A l’endroit du Président IBK : mes conseils du 26 Aout 2013 encore sur le net étaient largement suffisants, ici le texte et le lien. http://malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/80264-les-cinq-recommandations-de-guindo-sidiki-pour-ibk.html
« L’auteur du sondage d’opinion réalisé sur les élections présidentielles de juillet 2013, notre compatriote, Guindo Sidiki, Ingénieur statisticien économiste…. a rencontré la presse……Par ailleurs, M. Guindo a profité de l’occasion pour adresser cinq recommandations à l’endroit du nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. De fait, il lui recommande de
- comprendre que ce n’est pas un simple fauteuil présidentiel que l’on vient de lui remettre, mais un ensemble de défis à relever. À son avis, actuellement, les attentes du peuple malien sont largement supérieures aux capacités réelles du pays, donc le risque de déception est grand.
- Guindo estime que IBK doit savoir choisir ses collaborateurs. «Mieux vaut être seul que d’être mal accompagné». Parmi ceux qui le suivent aujourd’hui, il y en a certainement ceux qui ne guettent que leurs propres intérêts.
- Qu’il accorde une place importante à la statistique en particulier et à la quantification des phénomènes en général. Ainsi, juste un tableau de bord en début et en fin de mandat lui permettra de mesurer ses efforts pendant les 5 années qu’il va passer au pouvoir. Il est aussi important de mesurer de manière périodique l’opinion publique, sur les différentes actions menées par le gouvernement et ne pas se limiter à des laudateurs.
- Et donc éviter l’erreur monumentale commise dans beaucoup de pays africains, précisément l’ingérence illégale de la famille nucléaire (souvent à travers la Première Dame) dans des affaires internes de l’État. Celle-ci doit continuer de vivre sans se mêler des affaires internes de l’État. Notre pays a connu assez de dérapages dans ce sens »
- A l’endroit des responsables militaires qui ont arrêté IBK : vous êtes sur le point de rentrer dans l’histoire, de manière négative ou positive. Comme pour dire à vous de choisir ! Si vous ou vos proches tombent dans le désir de vouloir tirer profit du pouvoir c’est bien là une manière négative d’entrer dans l’histoire. Par contre, si vous décidez de suivre les pas de notre camarade, le très respecté, le lion, le panafricain Thomas Joseph Sankara c’est bien là une manière positive d’entrer dans l’histoire.
- A l’endroit de l’Imam Mahmoud Dicko: vous pouvez certes retourner à la mosquée, mais, vous ne pouvez pas vous retirer immédiatement des affaires du pays. Vous serez certainement sollicité à trancher entre différents groupes belligérants. Cependant, faites très attention aux hommes politiques qui en majorité ne visent que leur propre intérêt et non celui du peuple. Vous serez peut être efficace dans les négociations pour les conflits au nord et au centre. Vous ne devrez en aucune manière, aucun moment dévier de votre objectif et rôle qui est de faire l’arbitre et mettre les maliens ensemble pour le seul intérêt du Mali.
- Aux hommes politiques dans leur ensemble: ce qui vient de se passer devrait servir de leçon, mais, malheureusement, la plus part d’entre vous reste sourd à l’appel du peuple. Comprenez que la population devient de plus en plus exigeante. Actuellement, en Afrique, on constate de plus en plus que le niveau de conscience et de maturité politique et ou démocratique des populations dépasse celui des hommes politiques qui les dirigent.
- A la CEDEAO: La population a une opinion défavorable de cette organisation. Posons-nous la question du pourquoi. L’organisation risque de perdre toute crédibilité face à la population.
- A l’endroit du peuple: notre pays a plus que jamais besoin de tous ses fils et filles. Le plus dur est à venir, en réalité,nos attentes sont largement supérieures aux capacités réelles du pays. Que chacun accepte de renoncer à une partie de ses droits pour le bien être global du pays.
Guindo Sidiki,
Statisticien Économiste.
guindosidiki@yahoo.fr
Source : Le Pays