Sortie de l’impasse sécuritaire au Mali : Le dialogue avec les terroristes, une option !

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Iyad et Amadou Kouffa
Iyad et Amadou Kouffa

Depuis des mois, de plus en plus de nos compatriotes ne sont plus hostiles  à l’idée de  dialoguer avec les mouvements terroristes. Notamment, pour ceux qui  sont dirigés par des maliens. Cette idée de dialogue  était aussi  partagée par  le régime déchu d’IBK.  Elle semble   être  désormais une voie  de sortie de crise sécuritaire pour les Autorités de la Transition.  Sur  le plan continental, l’UA n’y est plus  opposée.   Seule la France, la puissance militaire présente sur le territoire national avec l’opération  Barkhane  continuait de s’opposer à l’idée de dialoguer avec les mouvements terroristes alors  que le couple : Famas er Barkhane  est dans l’impasse  sécuritaire.  Il faut  donc changer  de stratégie pour  sortir de cette impasse sécuritaire. Ainsi,  l’option de dialogue  est désormais de mise.

Déjà, lors de la Conférence d’entente nationale en 2017, la question  de dialogue  a été abordée par des participants. Ensuite, le Dialogue national inclusif (DNI)  tenu en décembre 2019 a  clairement recommandé  aux autorités   d’ouvrir des pourparlers avec les Maliens qui guerroient pour imposer la charia dans un pays où l’islam est déjà la religion dominante depuis des siècles.  Dans cette dynamique, un rapport avait été publié en  mai 2019 par l’International Crisis  Group.  Il encourageait  d’aller dans ce sens, estimant que pour sortir de l’impasse, le dialogue avec les «djihadistes» et leurs soutiens devait être une option à prendre très au sérieux par les autorités maliennes.  C’était la France qui  restait  opposée  au dialogue avec les mouvements terroristes alors qu’en coulisse, elle a toujours négocié  la libération de ses otages avec  les mêmes  organisations hors la loi.

Toutefois, l’idée de   renouer   le dialogue  avec les terroristes  fait surface  à l’Hexagone.  Désormais, la France  qui était farouchement opposée à toute hypothèse de dialogue avec les groupes terroristes opérant au Sahel et au Mali,  a revu sa position. Ce  changement de ton  de la France a été annoncé par son  ministre des Armées, Florence Parly,  au cours de son audition  récente  par la Commission défense de l’Assemblée nationale.

Devant  ladite commission,  elle a admis que  des négociations sont désormais possibles, mais pas avec n’importe qui. «Notre ennemi au Sahel n’est pas homogène. Les groupes djihadistes profitent des tensions intercommunautaires. Et certains combattants qui sont manipulés et embrigadés sous la bannière du Jihad international doivent, s’ils font le choix de déposer les armes et d’intégrer le processus d’Alger, pouvoir retrouver toute leur place dans la vie de leurs pays», a laissé entrevoir Florence Parly.

Une autre avancée  de taille  est due au fait que l’insistance des Maliens à vouloir dialoguer  ,a  eu raison des réticences des  partenaires étrangers. C’est pourquoi, les Nations unies, à travers le secrétaire général, semblent favorables à un dialogue avec « certains groupes extrémistes ». « Il y aura des groupes avec lesquels on pourra parler et qui auront intérêt à s’engager dans ce dialogue pour devenir des acteurs politiques dans le futur », avait  déclaré, il y a quelques mois, Antonio Guterres dans un entretien paru dans le journal Le Monde.

Comme quoi, l’idée du dialogue avec les terroristes n’est plus une question taboue au Mali. Mais  faudrait-il que les autorités maliennes et partenaires étrangers (ONU et France) parviennent  à peaufiner  une stratégie commune pour  aborder les mouvements terroristes. Cependant,  pour  que les éventuels dialogues  portent fruit,  il faut forcément que la conception soit made in Mali. Car, ce sont les maliens qui sont  bien  placés pour amorcer un tel dialogue.

Falaye Keïta

Source : Le Pélican

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