Le jeudi 11 avril 2019, le président IBK avait invité les responsables de plusieurs sensibilités politiques à Koulouba. Certains responsables ont répondu favorablement à l’appel, d’autres non, dont ceux du FSD et de la COFOP. Ainsi, le lendemain, soit le vendredi 12 avril 2019, les responsables du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), avec à leur tête, le président Soumaila Cissé étaient face aux hommes de médias à la Maison de la Presse. C’était pour expliquer les raisons du boycott de cette fameuse audience de Koulouba et se prononcer sur plusieurs sujets brulants du moment. Dans la déclaration lue par le président du FSD, l’honorable Soumaila Cissé, il ressort que les responsables dudit front sont déterminés à entreprendre toute action nécessaire pour sauver le pays à aller à vau-l’eau vers un naufrage national irrémédiable.
Ils étaient presque tous présents les premiers responsables du FSD. En plus du Président Soumaila Cissé, il y avait Choguel Kokalla Maïga, Mountaga Tall, Koninba Sidibé, Oumar Hamadoun Dicko, Djiguiba Keita, Paul Ismaël Boro, et autres.
Ainsi, Soumaila Cissé, dans la déclaration commune dira que «l’heure est grave! Les atteintes aux libertés individuelles et collectives se sont traduites, ces derniers mois, par le maintien de plusieurs de nos camarades en détention, malgré notre appel à la décrispation et par le maintien de la mesure scélérate de réduction des espaces de manifestation». Il ajoutera que les attaques contre les lieux de culte sont une nouvelle forme d’abus de l’autorité publique. Ainsi, avoue-t-il, «nous y avons assisté le vendredi dernier (ndlr : le 5avril) contre les Zawiya Hamallistes à Bamako.
Aussi, pour lui, l’heure est grave face à la détérioration de la sécurité dans le centre du pays qui est une raison pour s’alarmer. Il dira que l’ampleur de la violence a atteint des seuils jamais vus dans le pays. Car, explique-il, «des villages entiers sont rayés de la carte ; des populations entières sont décimées, y compris des bébés, des femmes enceintes et des vieillards ; des greniers sont incendiés et des animaux abattus».
L’heure est grave! Cela, affirme-t-il «malgré toutes les détériorations survenues au cours de l’année 2019, le dialogue politique ressemble plus à un jeu de ruse et de malice pour gagner du temps, plutôt que pour affronter la réalité».
«Nos interlocuteurs, après plusieurs pirouettes se sont subtilement arrangés pour revenir au point de départ. Ils n’ont pas de solutions nouvelles à offrir. Ils persistent et signent dans le déni de la réalité et nous servent les mêmes formules éculées qui manquent de perspectives. Ils menacent de rompre le fil du dialogue en campant sur des positions anachroniques et sans issue» a-t-il fait savoir.
«L’heure est grave! Nous taire aujourd’hui, serait donc une trahison. Ne pas agir, serait également d’une lâcheté infinie»
Ainsi, dit-il, «ayant pris la mesure de tous les périls qui assaillent notre nation sur les plans sécuritaire, politique, social et économique, nous avons accepté malgré tout d’ouvrir la porte du dialogue. Après avoir écouté nos autorités religieuses et coutumières, d’éminentes personnalités de notre pays et de nombreux citoyens ordinaires ; après avoir écouté les représentants de la communauté internationale au Mali ; après avoir rencontré plusieurs Chefs d’Etat de pays amis du Mali et après avis des militants des Partis et Associations membres du FSD ; nous avons, en toute responsabilité, accepté «la main tendue» pour promouvoir un dialogue républicain de sortie de crise».
L’élu de Niafounké expliquera qu’au cours des cinq rencontres avec le Président IBK, toutes les menaces sur le pays ont été clairement identifiées et des solutions proposées.
Pour lui, la plus urgente était la tenue indispensable d’un dialogue politique national inclusif, pour permettre à tous les Maliens de se parler. Cela afin de sauvegarder l’essentiel, aujourd’hui, dangereusement menacé par une crise multidimensionnelle sans précédent.
Soumaila Cissé prend les hommes de médias à témoins pour dire qu’aucune mesure n’a été prise pour rétablir la confiance et apaiser les cœurs et les esprits.
«Pour nous, l’heure n’est ni aux atermoiements, ni aux petits calculs politiciens. Nous ne serons jamais complices d’une quelconque impuissance ou indifférence face aux tueries en masse en cours au centre du Mali, face à la détresse des enseignants, des médecins, des magistrats, des cheminots et de toutes les couches sociales de notre pays» dit-il. Le président du FSD ajoutera que les récents événements sanglants, appellent des décisions politiques fortes, consensuelles et immédiates.
«La révision constitutionnelle apparaît, aux yeux de nos interlocuteurs, comme la seule priorité du moment. Ceci est aux antipodes de notre ambition pour le Mali : un Mali debout, réconcilié, sécurisé, uni et solidaire. C’est pour cette raison que nous avons décliné l’invitation qui nous a été faite de participer à une cérémonie de remise de l’avant-projet de réforme constitutionnelle à Koulouba, le 10 avril 2019 » a-t-il expliqué. Au FSD, «l’urgence est au dialogue politique national inclusif et il est plus que temps que les tenants du pouvoir prennent la vraie mesure des périls qui assaillent notre pays».
«Que le pouvoir en place se rende compte que notre pays n’est plus un pays normal, qu’il écoute enfin le cri de détresse du peuple dans ses doléances et ses exigences. Qu’il écoute enfin la voix des amis du Mali, de plus en plus désespérés de voir notre pays aller à vau-l’eau vers un naufrage national irrémédiable. Nous, aux côtés des Patriotes de tous bords, nous œuvrerons à la dynamique de sortie de crise. C’est pourquoi, nous entreprendrons toute action nécessaire pour sauver notre pays. Il y va de la survie même du Mali et de l’avenir de nos enfants» a-t-il conclu.
Dieudonné Tembely
Source: L’Evènement