Soumaïla Cissé face à la presse : « L’URD ira aux élections législatives pour éviter la politique de la chaise vide »

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Soumaila Cisse
Soumaila Cisse

Face à la presse, hier lundi, Soumaïla Cissé a levé le voile sur la participation de l’Union pour la République et la démocratie aux élections législatives du 29 mars prochain malgré de nombreuses réserves émises par lui à propos du code électoral.  Moment indiqué par le chef de file de l’opposition pour adresser ses vœux à la presse.

Lors de la traditionnelle présentation de vœux  à la presse, le chef de file de l’opposition a, pour la énième fois, interpellé le pouvoir sur la disparition mystérieuse, il  y a 4 ans, du journaliste Birama Touré.  « Les enquêtes ouvertes n’ont toujours rien révélé et la justice est restée au point mort. Cette disparition continue de nous préoccuper », a déploré Soumaïla Cissé, qui a dénoncé l’exil forcé du directeur du  journal du ‘’Sphinx’’,  Adama Dramé,  qui ne cessait de tirer à boulets rouges sur  le régime  afin de  l’obliger à faire toute la lumière sur cette disparition mystérieuse de son collaborateur.

Le président  de l’URD a plaidé pour une dépénalisation du délit de presse,  en prônant respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession et  en condamnant les actes d’intimidations et les menaces à l’encontre des journalistes. «  Une presse libre est la condition d’une démocratie vivante et respectueuse de ses citoyens, ne l’oublions jamais ! », a  prévenu  Soumaïla Cissé.

Par ailleurs, il a demandé à la presse d’être un rempart contre les maux qui minent  la société malienne. Pour lui, l’affairisme et la corruption, la prévarication et les scandales financiers qui jalonnent la chronique ordinaire du pouvoir en place doivent être dénoncés avec force.

« Soyez des franc tireurs contre l’inaction, contre le non-respect de la parole proférée.  Oui, tirez sur nous, opposition, majorité, société civile car vous êtes les garde-fous contre la dérive, la déchéance et la corruption », a déclaré Soumaïla Cissé.

 Le pays,  au bord du gouffre

 Une occasion indiquée au président de l’URD pour  dénoncer la violence meurtrière qui a marquée l’année  précédente. «  Elle  a été la plus meurtrière, au moins 1 868 personnes ont été tuées dont 888 civils contre 1739 morts en 2018 dont 871 civils », a –t-il comptabilisé en s’inclinant devant la mémoire de toutes les victimes.  A l’en croire,  c’est le pouvoir  qui ne parvient pas à assurer la sécurité des populations du centre du pays.

Dans ce sillage, il dira que par ses soins, l’Assemblée nationale a été  saisie par rapport  «  à l’insouciance et de la gabegie du régime ». Selon lui,  une commission d’enquête parlementaire a déjà  été mise en place pour faire la lumière  sur les fameux aéronefs cloués au sol.  Et d’exprimer son inquiétude   de voir  le même sort  du  rapport de la commission d’enquêtes sur les évènements de mai 2014 à Kidal à celle-ci, car, dit-il, la commission d’enquête n’a toujours pas déposé son rapport.

Sur d’autres plans, le chef de file de l’opposition a indiqué que la mise en  place des autorités intérimaires,  le vote de la loi d’entente nationale  et  l’organisation du  Dialogue national inclusif  qui avaient  été considéré comme déclencheur de la paix et de la réconciliation,  ont été peine perdue.  « Au contraire, dira-t-il, les tragédies continuent, les grèves se multiplient, l’éducation des enfants est plus que compromise par l’incapacité notoire du gouvernement à respecter ses propres engagements vis à vis des syndicats d’enseignants »

Participations aux élections législatives 

Toujours selon Soumaïla Cissé,  c’est dans ce contexte de désolation et de désespoir que le régime a cru bon de convoquer le collège électoral afin d’organiser les élections législatives en mars et avril 2020, sans au préalable régler les déficiences qui ont été à l’origine des prorogations du mandat des députés.  Et de poursuivre qu’une telle attitude est susceptible d’entraîner une crise pré et postélectorale aux conséquences fâcheuses qui, selon lui,  peuvent entacher le très fragile processus de sécurisation et de stabilisation de notre pays. Pour lui, le gouvernement devait procéder au préalable à la relecture du code électoral avant de vouloir convoquer le collège électoral. Malgré ces réserves émises, Soumaïla Cissé a annoncé la participation de l’URD aux élections législatives. Ce, afin d’éviter la politique de la chaise vide, qui apparemment engendrera plus de conséquences néfastes pour le parti de la poignée des mains que du bien.

 Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb

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