A la tête d’une importante délégation, composée du directeur national de l’agriculture, du directeur régional de l’agriculture de Dioila, des autorités administratives, politiques et locales de la région de Dioila, le ministre du développement rural M. Modibo KEITA, a entrepris, le samedi 26 février 2022, une supervision de la campagne agricole, dans la région de Dioila.
Ainsi, le ministre a visité successivement les périmètres maraichers de Benkola et Balimaya, le périmètre maraicher individuel de Diakaradia Mariko à Dioila, la bananeraie de Sidiki Coulibay à Noufougou dans la commune rurale de N’Garadougou et la ferme agropastorale de Mahamadou Nimaga à Wélikela à Fana, commune de Guegneka.
L’objectif visé à travers cette visite était de s’imprégner de l’état d’évolution de la campagne agricole 2021-2022, jauger les conditions de travail des exploitants agricoles et de constater de visu les insuffisances auxquelles sont confrontées les producteurs.
Le ministre et la délégation qui l’accompagne ont rendu une visite de courtoisie aux notabilités de Dioila. Elles ont souhaité la bienvenue aux hôtes. Des bénédictions ont été faites pour la réussite de la campagne agricole et la transition.
La coopérative des femmes maraichères de Dioila a constitué la première étape de la visite du ministre du développement rural. « Je suis content car les membres de la coopérative sont au nombre de 40 femmes. Elles exploitent des produits maraichers de l’horticulture, la culture, du maïs et de l’arachide pendant la saison hivernale et des produits maraichers pendant la saison sèche », s’est réjoui, le chef du département rural.
« La superficie du périmètre fait 2 ha. Les femmes ne parviennent pas à utiliser la totalité du périmètre. Les puits ne sont pas opérationnels et les forages ont un problème de fonctionnement », a- t – il déploré.
Le ministre et sa délégation se sont ensuite rendus sur le périmètre maraicher de Diakaridia Marico toujours à Dioila. Ce dernier a expliqué à la délégation quelques préoccupations au nombre desquelles l’insuffisance d’eau et la divagation sauvage des animaux, auxquelles ils sont en train de chercher des solutions. « Ce site est un site hybride et il y en a plusieurs spéculations comme la papaye, la chou, la tomate, la pomme de terre », a- t-il martelé.
« Notre ambition c’est de couvrir le marché local, créer la main d’œuvre », a signalé M. MARIKO.
A Nofoura, commune rurale de N’Garadougou, le ministre du développement rural a visité la Bananeraie appartenant au producteur Sidiki Coulibaly.
« La banane est un produit périssable. Ce producteur a signalé ne peut pas gagner de revenus suffisants à la hauteur des efforts consentis. Le ministre lui a prodigué des conseils », c’est un problème qui mérite d’être examiné a rassuré le ministre.
En fin de visite à Dioila, le ministre KEITA a rencontré les organisations paysannes et les fédérations locales des femmes et des jeunes ruraux.
« Le maire de la commune urbaine de Dioila M. Yacouba Mariko a souhaité la bienvenue au chef du département rural. « La région de Dioila est une région à vocation agro-sylo-pastorale par excellence. La population à plus de 90% s’adonne à des activités agricoles », a – t – il laissé entendre. Il a félicité les services techniques de l’agriculture qui accompagnent les producteurs avec peu de moyens. Le maire a sollicité l’accompagnement du gouvernement afin de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région et à la création d’emplois.
Le directeur régional de l’agriculture de Dioila M. Niamakolo DIABATE a présenté à la délégation ministérielle le bilan de la campagne agricole 2021-2022. Selon lui la campagne a démarré dans les conditions agro économiques socioéconomiques relativement favorables. Il a évoqué les cas d’inondation et de sécheresse qui ont frappé la région. « En inondation et en sécheresse, nous avons perdu 24 144 ha toutes cultures confondues » a signalé le DRA de Dioila.
On a constaté une légère apparition des chenilles légionnaires sur les cultures de sorgho, de maïs, de niébé, mais qui a été vite maitrisée par l’Office de Protection des Végétaux (l’OPV). Cette année la production céréalière est estimée à 454 862 tonnes pour une superficie de 307 916 ha contre 458 342 tonne l’année passée contre une superficie de 337 ha en 2020. Cette année la production du coton dans la zone est estimée à 108 000 tonnes contre 19 000 l’année passée. La situation globale céréalière et nutritionnelle prévisionnelle dégage un excédent céréalier de 213 903 tonnes, a indiqué entre autres le directeur régional de l’agriculture de Dioila M. Niamakolo Diabaté.
Le Ministre du Développement Rural M. Modibo KEITA à, pour sa part, remercier les exploitants agricoles. « La question de l’eau constitue le dénominateur commun à toutes vos préoccupations » a expliqué le ministre. Selon lui, le changement climatique a chamboulé l’ordre de la nature. Il crée soit l’inondation ou la sécheresse, qui détruisent nos cultures. Et, c’est ce phénomène qui débouche au chômage des jeunes, conduisant les jeunes à l’immigration a reconnu le chef du département rural.
« Cette situation est en train d’être examinée au département rural », a précisé M. Modibo KEITA. « Nous devons développer l’irrigation de proximité, stocker l’eau afin de s’extirper des aléas climatiques et contribuer ainsi de façon substantielle à l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle de notre pays », a soutenu le premier chef du monde rural. « La ville ne doit pas nourrir la campagne, au contraire c’est la campagne qui doit nourrir la ville. Il faut s’évertuer à inverser cette tendance afin de ne pas dépendre éternellement de l’importation », a expliqué le ministre du développement rural.
C’est la ferme agro pastorale de Mahamadou Nimaga à Fana, commune de Guegneka-Fana, qui a constitué la dernière étape de la visite du ministre du développement rural. Cette ferme a été réalisée sur fonds propre pour un montant total d’environ 500 millions FCFA portant sur des étables laitières ; des forages équipés de panneaux solaires ; fûts à eau permettant de stocker près de 400 000 litres d’eau ; des machines agricoles ; une rame de chargement d’animaux ; etc.
De nos jours, dans la ferme de Nimaga on compte des vaches des vaches laitières améliorées, avec une production journalière d’environ 150 litres, trois ha de canne fourragère appelée aussi « herbe à éléphant » ; des parcelles pour la culture de la pastèque et du concombre ; plus de 20 ha aménagés pour les cultures sèches (mais, arachide, coton) ; la capacité de production de lait cru dans sa ferme pastorale varie entre100 à 150 litres par jour soit 3 000 à 4 500 litres par mois.
Au titre des cultures sèches, sa capacité de production en maïs varie entre 60 et 80 tonnes selon les saisons.
Le ministre de l’agriculture a révélé que cet agro pasteur M. Mahamadou Nimaga de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro forestier. « Il a investi dans la terre et aujourd’hui, il est un cas de réussite » a reconnu le ministre du développement rural.
« Nimaga a prouvé que la terre peut nourrir son homme ». Il fait de la culture sèche, le riz, le maïs, les arachides etc. Il fait du maraichage soit les 12 mois sur 12 la terre. Il pratique aussi les herbes à éléphant pour réduire le coût de production de son lait. Ila une unité de transformation de lait local qui se consomme à 100% sur le marché de Fana, c’est un exemple à suivre a estimé le chef du monde rural. « En ayant beaucoup d’opérateurs économiques comme Nimaga, notre pays s’en sortira », a conclu le ministre du développement rural, visiblement très satisfait à l’issue de sa visite dans la région de Dioila.
Source : MDR
Le SOFT