Taux de chômage au Mali : Pas de polémique et attention à la manipulation !

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Il est tout d’abord salutaire de constater l’intérêt que les citoyens accordent à l’émission « Mali Kura Taasira » ; un exercice de redevabilité auquel sont soumis l’ensemble des membres du gouvernement pour informer et expliquer aux maliens et aux partenaires du Mali, les mesures, décisions et actions du gouvernement.

Ainsi, lors de son entretien diffusé samedi soir, le ministre de l’Economie et des Finances a révélé plusieurs chiffres pour soutenir ses propos sur les efforts consentis par le gouvernement dans divers domaines.

Dans le dessein de détourner l’opinion de l’essentiel des annonces faites par le ministre SANOU, des personnes mal intentionnées ont très vite tenté de jeter l’opprobre sur le chiffre relatif au taux de chômage.

Pas de polémique, ce chiffre est purement technique et officiel, vérifiable auprès de l’INSTAT (Institut National de la Statistique) et du BIT (Bureau International du Travail).

Que faut-il retenir de l’explication du ministre ?

Il est essentiel d’analyser le faible taux de chômage au Mali en tenant compte des spécificités structurelles de son économie et de sa méthodologie de mesure.

Le chiffre de 3,5% en 2024 (données de l’Institut National de la Statistique- INSTAT) est effectivement bas, et son explication réside principalement dans le reflet d’une économie dominée par le secteur informel et l’agriculture de subsistance, qui absorbent une grande partie de la main-d’œuvre, même si les emplois générés sont souvent précaires et peu rémunérés.

Il est crucial de ne pas confondre ce faible taux avec une situation de plein emploi ou de travail décent pour tous.

Le défi pour le Mali n’est pas tant de réduire le chômage tel que mesuré, mais d’améliorer la qualité et la productivité des emplois existants, de développer le secteur formel et de créer des opportunités pour une jeunesse en croissance.

En clair, dans un contexte de forte informalité (secteur informel), beaucoup de personnes qui travaillent dans des conditions précaires ou qui sont sous employées ne se déclarent pas comme « activement à la recherche d’emploi » car elles ont déjà une activité, même insuffisante ou ont perdu espoir de trouver un emploi formel. Elles ne sont donc pas comptabilisées comme chômeurs.

MEF / INSTAT

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