Tensions entre le Mali et la Mauritanie après l’assassinat de civils mauritaniens sur le territoire malien : Une mission de haut niveau conduite par Abdoulaye Diop attendue à Nouakchott

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Abdoulaye Diop
Abdoulaye Diop

Une forte délégation malienne, composée du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, du Chef d’État général des armées, le Général de division Oumar Diarra et le directeur général de l’agence nationale des renseignements, le colonel Modibo Koné, est attendue à Nouakchott, la capitale mauritanienne, les 11 et 12 mars 2022. Cette visite est consécutive à la convocation de l’ambassadeur malien à Nouakchott par les autorités mauritaniennes qui accusent l’armée malienne de crimes « récurrents perpétrés » récemment contre des mauritaniens sur le territoire malien. Selon les autorités maliennes, à ce stade « aucune preuve ne met en cause les forces armées maliennes ».

Après l’assassinat de civils mauritaniens sur le territoire malien, l’heure est aux tentatives de décrispation entre Bamako et Nouakchott.

Assimi Goïta, le Président de la transition du Mali et le Président mauritanien,  Mohamed Ould El-Ghazaouani, ont eu un entretien téléphonique, le mercredi 9 mars 2022. A l’issue de cet entretien, le président de la transition a instruit, selon un communiqué du gouvernement malien, l’ouverture d’une enquête « pour élucider la situation ». Assimi Goïta a aussi décidé d’envoyer une mission de haut niveau à Nouakchott « afin d’engager des actions vigoureuses pour raffermir davantage la fraternité et la coopération entre le Mali et la Mauritanie dans le domaine de la gestion des frontières communes, de la défense et de la sécurité des personnes et des biens. »

La mission de haut niveau, composée du ministre des affaires étrangères  Abdoulaye Diop, du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, du Chef d’État général des armées, le Général de division Oumar Diarra et le directeur général de l’agence nationale des renseignements, le colonel Modibo Koné, est attendue à Nouakchott, la capitale mauritanienne,  les 11 et 12 mars.

« Aucune preuve ne met en cause les FAMa »

Dans son communiqué sur l’affaire, publié le mercredi 9 mars dernier, le gouvernement malien a condamné « énergiquement ces actes criminels destinés à porter atteinte à l’excellente qualité de relations » entre le Mali et la Mauritanie. Le communiqué précise que « le gouvernement malien trouve, une fois de plus, troublant la survenance de ce genre d’incident malheureux au moment où la Mauritanie apporte son soutien particulièrement pour l’approvisionnement normal des populations maliennes qui subissent les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA. »

A ce stade, selon le gouvernement malien,« aucune preuve ne met en cause les Forces armées maliennes» qui, poursuit le gouvernement malien, « respectent le droit humain et agissent toujours avec professionnalisme dans leur lutte contre le terrorisme ». « Les autorités maliennes ne ménageront aucun effort pour rechercher et retrouver les coupables de ces crimes odieux pour les traduire devant les juridictions compétentes », indique le communiqué.

Pour rappel, le ministère mauritanien des Affaires étrangères a convoqué, le mardi 8 mars 2022, l’ambassadeur du Mali à Nouakchott, Mohamed Dibassi, après la mort de civils mauritaniens sur le territoire malien. Pour le ministère des affaires étrangères de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, l’objet de la convocation de l’ambassadeur du Mali accrédité auprès de la Mauritanie « était d’informer l’ambassadeur de notre vive condamnation des récents actes criminels récurrents perpétrés par des forces armées régulières Maliennes contre nos citoyens innocents et sans défense sur le territoire malien. »
Le communiqué ajoute que lors d’une précédente occasion, la Mauritanie « a dépêché une délégation de haut niveau en République du Mali, pour tenter de contenir ce comportement hostile envers nos concitoyens, et malgré les engagements donnés à cet égard, le niveau de réponse des responsables maliens – aux niveaux central et régional – demeure en deçà des attentes. »
« Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur rappelant la position de notre pays fondée sur des considérations fraternelles et humanitaires et tenant compte des liens de l’histoire et de la géographie, qui rejettent la famine du peuple malien frère, affirme que la vie de nos citoyens innocents et la sécurité de leurs biens restera au-dessus de toute considération », poursuit le communiqué.

Depuis le samedi 5 mars dernier, une quinzaine de mauritaniens sont portés disparus dans les environs de Nara, dans la région de Koulikoro, à la proximité de la frontière avec la Mauritanie. Pour rappel, en janvier dernier, après la mort de 7 Mauritaniens dans la même zone, la Mauritanie et le Mali ont constitué une commission pour enquêter sur les circonstances de leurs morts.

Madiassa Kaba Diakité

Source: Lerepublicainmali

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