Le Gouvernement du Mali a approuvé en Conseil des ministres, du 2 octobre dernier le Plan de relance du trafic ferroviaire national entre Bamako et Diboli, dont le coût est estimé à neuf milliards huit cent soixante-quatorze millions quatre-vingt-six mille six cent soixante-quatorze (9 874 086 674) FCFA. Le financement de ce Plan de relance est assuré par le Budget national. L’adoption de ce Plan, s’inscrit dans le cadre de la vision des plus hautes autorités du pays.
La relance de l’activité ferroviaire couvre deux des cinq axes de ce projet. Il s’agit des axes relatifs à la Promotion d’une croissance inclusive, au Développement du capital humain et inclusion sociale.
Le plan de relance, dont l’objectif est de désenclaver les localités riveraines du chemin de fer de Bamako à Kayes, sera mis en œuvre à travers plusieurs activités. Il s’agit des travaux de remise à niveau de la voie entre Bamako et Diboli de 589 km, la réhabilitation de 19 gares ferroviaires, la réhabilitation des dépôts et ateliers de maintenance, ainsi que l’acquisition d’outillage pour l’entretien et la maintenance du matériel roulant. A ces activités, il faudra ajouter la location avec option d’achat de quatre locomotives reconditionnées d’une puissance nominale requise de 2400 CV, la réparation et la remise en état de 31 voitures, fourgons à bagages et générateur, la réhabilitation et l’acquisition des engins mécaniques et outillages d’entretien de la voie, la réhabilitation du système de télécommunication et le renforcement des capacités de la Société de Patrimoine Ferroviaire du Mali, SOPAFER-Mali SA.
Il faut rappeler que le Gouvernement, a investi entre 2016 et 2018, plus de 6 milliards de francs CFA, pour financer le plan d’urgence de maintien de l’activité ferroviaire et le paiement des salaires des travailleurs maliens du chemin de fer.
Ces efforts financiers importants consentis par l’Etat n’ont pas empêché l’arrêt total inopiné du trafic ferroviaire entre Dakar et Bamako en mai 2018. Ce qui a entraîné des arriérés de salaires dus au personnel malien de Dakar-Bamako-ferroviaire, qui est l’organe provisoire de gestion chargé du maintien de l’activité ferroviaire. Cela après la résiliation en mars 2016, de la convention de concession qui régissait l’activité ferroviaire entre le concessionnaire Transrail et les Etats du Mali et du Sénégal, et ce, depuis le premier octobre 2003.
Ainsi, en janvier 2019, le Gouvernement, sur instruction du Président de la République, s’est engagé auprès des partenaires sociaux du chemin de fer, à prendre en charge hors inscription budgétaire, les salaires des travailleurs maliens de Dakar-Bamako-Ferroviaire, qui n’exercent aucune activité depuis mai 2018.
Dans ce sens, sur le cumul des arriérés de salaires de janvier à août 2019, pour un montant de 1 103 845 848 de francs CFA, trois mois ont déjà été payés, pour un montant de 425 055 149 de francs CFA et, les dispositions sont en cours pour apurer la totalité des arriérés.
Le Gouvernement a également sollicité l’appui des Partenaires Techniques et Financiers, en vue de la réhabilitation complète de la ligne de chemin de fer de Diboli à Koulikoro.
Cette sollicitation s’est matérialisée par la saisine de la Banque mondiale, par les Gouvernements du Mali et du Sénégal, d’une requête commune. Cela en vue du financement du projet de réhabilitation du chemin de fer Dakar-Bamako et la réalisation des études d’Avant-Projet Sommaire (APS) de réhabilitation du chemin de fer Dakar-Bamako, sur financement de l’Agence Espagnole pour la Coopération Internationale et le Développement (AECID). Le rapport final provisoire de l’étude a été validé les 4 et 5 juillet 2019 à Bamako.
Concernant l’accompagnement de la Banque mondiale, les négociations conduites en octobre 2019 à Washington au siège de l’Institution par le Premier ministre, Dr Boubou CISSE, ont permis de réduire la durée de la phase de préparation du Projet de Corridor Régional Multimodal Dakar-Bamako de 6 ans à 2 ans.
Pour respecter ce nouvel agenda, une mission préparatoire dudit projet, commanditée par la Banque Mondiale, a séjourné à Bamako du 11 au 15 novembre 2019.
Il faut signaler que dans le cadre de cette mission, un atelier de travail tripartite (Mali-Sénégal-Banque Mondiale se tiendra ce 19 novembre 2019 à Dakar. Cet atelier permettra d’échanger sur les résultats de l’étude institutionnelle du chemin de fer Dakar-Bamako, de discuter du projet multimodal relatif au corridor Bamako-Dakar et de fixer les prochaines étapes de la réforme institutionnelle du chemin de fer Dakar-Bamako
La délégation malienne, conduite par le ministre des Transports et de la Mobilité Urbaine, est composée de représentants du Secrétariat Général du Gouvernement, du ministère de l’Economie et des Finances, du ministère des Infrastructures et de l’Equipement ainsi qu’un expert de l’Unité de Partenariat Public-Privé.
Enfin, il faut souligner que le ministère des Transports et de la Mobilité Urbaine est à pied d’œuvre pour assurer le redémarrage en urgence du trafic ferroviaire national sur la relation Bamako-Kayes, parallèlement au Projet de Corridor Régional Multimodal Dakar-Bamako de la Banque mondiale, dont la préparation seulement prendra au moins 2 ans.
Yatè Véronique
Source: L’Evènement