Le Colonel Assimi Goïta, s’appuyant sur ses compagnons d’armes, vient de prendre du grade dans la marche du processus de la Transition enclenché avec la chute du Régime de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Kéïta en août 2020. Assimi Goïta devient Président de la Transition. Ce changement à la tête de l’Etat intervient après la double démission du Président Bah N’Daw et du Premier Ministre Moctar Ouane, le 25 mai dernier. Et la Cour Constitutionnelle a confirmé Assimi Goïta dans ses nouvelles fonctions, le vendredi 29 mai 2021.
En effet, la Cour constitutionnelle a déclaré, ce vendredi 28 mai, le Colonel Assimi Goïta Chef de l’État et Président de la transition. Dans un Arrêt, la Cour constitutionnelle constate « la vacance de la présidence de transition » en raison de la démission du Président Bah N’Daw. L’Arrêt en question stipule qu’en conséquence le Vice-président, le Colonel Goïta, « exerce les fonctions, attributs et prérogatives de Président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme » et qu’il portera « le titre de Président de la transition, Chef de l’État ». Cet Arrêt de la CC ne fait que confirmer ce que l’on pressentait depuis l’arrestation puis la destitution du Président Bah N’Daw et de son Premier Ministre Moctar Ouane. Des rumeurs couraient déjà sur l’intention du Chef de la junte de prendre les commandes du pouvoir.
Aussi, avant même sa désignation comme Chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta a multiplié les rencontres avec les Représentants du monde politique et de la société civile. Assimi, peu loquace d’habitude, a affirmé lors de cette rencontre : « Nous demandons […] que le poste de Premier Ministre revienne au M5-RFP, le collectif qui avait mené en 2020 des mois de contestation achevés par le putsch d’août », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Dans les jours à venir, le Premier ministre qui sera nommé aura pour mission de mener une large consultation entre les différents groupements […] en vue de mettre en place un gouvernement de consensus et d’inclusivité ».
Plusieurs Responsables du M5-RFP ont accepté la main tendue. « Cela nous est allé droit au cœur », a dit Choguel Kokalla Maïga, une des têtes pensantes du collectif, plusieurs fois Ministre depuis 2002 et de plus en plus pressenti pour diriger le Gouvernement.
Cette prise du pouvoir du Colonel Assimi Goïta intervient aussi après l’échec des négociations entre la Délégation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et le Colonel Goïta.
En effet, l’organisation régionale avait immédiatement dépêché, le 25 mai, son émissaire chargé du suivi de la transition, l’ancien Président nigérian Goodluck Jonathan. L’ancien Chef de l’Etat nigérian et sa Délégation a rencontré à plusieurs reprises le Colonel Assimo Goïta sans qu’un refrain d’entente soit trouvé. L’échec de cette médiation fait planer des menaces de sanctions.
Ainsi, la CEDEAO a fait savoir que des sanctions étaient possibles, comme elle l’avait fait après le coup d’Etat d’août 2020. Pour l’instant, la Communauté internationale qui avait condamné l’arrestation de Bah N’Daw et de Moctar Ouane ne s’est pas encore prononcée sur la situation et la CEDEAO devait se réunir au moment où nous mettions sous presse, dimanche, pour se pencher sur le sujet.
Mémé Sanogo
Source : L’Aube