Transition au Mali : Un collectif de partis politiques s’oppose à l’organe unique de gestion des élections

0
15
Un agent électoral portant un masque de protection enlève les sceaux d'une urne après le premier tour des législatives maliennes, à Bamako, le 29 mars 2020
Un agent électoral portant un masque de protection enlève les sceaux d'une urne après le premier tour des législatives maliennes, à Bamako, le 29 mars 2020

Le premier ministre de la transition, Dr. Choguel Kokalla Maïga, lors de la présentation du plan d’action du gouvernement devant les membres du Conseil National de Transition, le vendredi 30 juillet 2021, a fait savoir que les élections prochaines seront organisées par un organe unique. Le collectif constitué de plus de 80 partis politiques a organisé un point de presse, le samedi 31 juillet, au siège de l’Alliance des Nationalistes Convaincus pour le Développement (ANCD), à Sangarebougou, pour dire qu’il s’oppose à l’organisation des prochaines élections par un organe unique, tout en demandant le prolongation du mandat de la transition pour deux ans afin d’organiser des élections libres et transparentes et d’éviter des crises postélectorales.

 « Lors de l’atelier organisé par le ministère de l’administration territoriale au CICB  récemment, les experts ont fait savoir que le temps imparti ne nous permet plus d’organiser des élections libres et crédibles avec un organe unique. Ils ont avancé beaucoup d’arguments solides et les représentants des partis politiques qui étaient dans la salle ont en majorité opté pour l’organisation des prochaines élections en renforçant la Commission électorale indépendante (CENI), mais nous avons été ébahis par la volte-face du premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui a dit devant les membres du CNT, de commun accord, que les partis politiques du Mali sont en faveur de l’organisation des prochaines élections par un organe unique. Nous ne sommes pas d’accord et nous lui faisons savoir que le président de la transition, Assimi Goïta, a confié la primature au M5-RFP et non à Choguel », a expliqué Alassane Dembélé, le porte-parole du collectif des partis politiques qui sont contre l’organisation des prochaines élections par un organe unique. Selon lui, si on organise les prochaines élections sur cette base, les crises postélectorales s’en suivront et nous conduiront à un autre coup d’Etat.

« Nous les partis politiques qui avons eu nos récépissés comme le parti de choguel aussi a eu le sien, nous opposons et invitons les membres du CNT à ne pas valider ce plan d’action du gouvernement présenté par le premier ministre », a-t-il exhorté, avant de  rappeler que les membres des partis politiques qui sont contre étaient au cœur de la lutte du M5-RFP et que Choguel ne peut pas se conduire comme si c’était lui seul qui était le M5-RFP. La majorité des partis a opté pour le boycott de l’organe unique et Choguel seul ne peut pas l’imposer aux Maliens, a-t-il signalé. Cheick Oumar Diaby et Dr. Yaya Sissoko, tous membres du collectif, ont eux aussi fait savoir que c’est au niveau de la cour constitutionnelle que les problèmes ont jailli et ont conduit à la chute du défunt régime, mais que le ministère de l’administration territoriale, la DGSE et la CENI ont joué pleinement leur rôle. Ils ont fait savoir que l’organe unique n’est pas mal, mais que le temps imparti ne nous permet pas d’organiser des élections sur la base d’un organe unique et se sont dit favorables à la prolongation du mandat de la transition pour au moins deux ans.

Moussa Samba Diallo

Source : Lerepublicainmali

Laisser votre commentaire