Les médias et la transition. Ils sont de plus en plus unanimes sur leur rôle “clé“ dans le processus. Le sujet a fait l’objet d’un débat à l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye (EMP) à Bamako.
Comment les médias et les journalistes peuvent-contribuer à apaiser les effets de la crise, à maintenir un dialogue et un débat public ouvert ? En deux heures d’horloge, la question était devant les faîtières de la presse, représentants de la presse écrite, audiovisuelle, de même que les médias sociaux et le Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (Recotrade) et les autorités de la transition et organisations non gouvernementales, autour d’une table ronde sur les médias et transition, jeudi 5 octobre à Bamako.
Les organisations régionales, la présidence du comité de suivi de l’accord de paix, les Nations unies et l’ambassade d’Allemagne voulaient, à travers l’organisation de cet échange, mener un débat constructif sur le rôle des différents médias et des acteurs concernés.
Assurer un rôle de médiateur durant les 18 mois de transition car il s’agit “d’une question d’intérêt national“. La proposition est acceptée par le Recotrade et des activistes présents à la table ronde dont Abdoul Niang et Amadou Dagamaïssa,
Les professionnels de médias, quand eux, disent accompagner le processus en publiant des articles qui vont dans le sens de l’apaisement.
La mission est possible selon Modibo Fofana, président de l’Association des professionnels de la presse en ligne du Mali (Appel-Mali) mais, il faudrait que cette presse soit respectée et considérée par les autorités en place. “Malheureusement cette transition ne considère pas d’abord les médias parce que pendant les jours de concertation on n’a pas mentionné les noms de la presse dans leur terme de référence. Également, on a constaté que la transition a déjà fait une sélection dans la presse“, a souligné le président de l’Appel Mali.
Les autorités transitoires doivent accompagner les organes de presse et faciliter l’accès à l’information aux journalistes locaux en mettant un mécanisme qui permettra aux journalistes locaux de vérifier les informations en cas de besoin, recommande, Malick Konaté journaliste, blogueur en précisant qu’“accompagner les autorités ne veut pas dire soutenir la transition. Notre rôle est de défendre l’intérêt général“.
Les médias ont un rôle clé dans la réussite du processus de la transition. C’est aussi l’avis des partenaires techniques et amis du Mali dont Boulem Chebihi, ambassadeur d’Algérie, président du comité de suivi de l’Accord de paix (CSA), Joanne Adamson, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies et Pr. Hamidou Boly, représentant de la Cédéao. Ils l’ont soutenu à plusieurs fois dans leurs différentes interventions tout comme l’ambassadeur d’Allemagne au Mali Dr. Dietrich Fritz Reinhold Pohl.
“La reconstruction du Mali n’est seulement pas un travail politique, mais aussi de communication, de dialogue et réflexion“, poursuit l’ambassadeur d’Allemagne au Mali. “C’est là que les médias jouent un rôle clé“, a-t-il ajouté.
La représentante de la présidence de la République Ndeye Sissoko dit prendre bonne note des suggestions formulées par les participants. Mme Ndeye Sissoko, avant, s’est réjoui de l’initiative qu’elle espère “déterminant“ dans la relation que les médias ont entretenu avec la présidence de la République et qu’elle contribuera à améliorer davantage leurs relations.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Source : Mali Tribune