Transition : difficile accouchement du Mali nouveau !

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© AFP - Michele Cattani Le président de transition malien, Bah Ndaw, et le colonel Goïta, chef de la junte au pouvoir depuis le putsch du 18 août, ont prêté serment devant la Cour suprême, le 25 septembre 2020, à Bamako
Le Président de la transition, chef de l'état Assimi Goita et l'ex président de la transition Bah n'daw (image d'archive)

Au Mali, neuf mois après sa prestation de serment, le président de transition, Bah Ndaw a été destitué, lundi 24 mai 2021, par l’ex-junte, auteur du coup d’État contre Ibrahim Boubacar Kéïta. Une destitution qui intervient juste après l’annonce de la liste d’un nouveau gouvernement composé de 25 membres. La naissance du Mali nouveau enregistre d’énormes difficultés.

« L’enfantement se fait dans la douleur, c’est la loi, mais quand l’enfant naît, on lui sourit », écrivait Aimé Césaire dans son ouvrage « Une saison au Congo ». Depuis le coup d’État contre Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), le 18 août 2020, la renaissance tant souhaitée au Mali peine toujours à devenir une réalité. Malgré tout, les Maliens semblent ne pas vouloir renoncer à cet idéal.

Couper le cordon ombilical

Neuf (9) mois après l’installation des autorités de transition, un coup de force est perpétré contre le président de transition.Les auteurs du putsch contre IBK, les membres de l’ex-Comité national pour le salut du peuple (CNSP), estiment que le chef de l’État Bah Ndaw s’est éloigné de la Charte de la transition, loi fondamentale de cette période devant poser les jalons du Mali nouveau.

La destitution du président de transition, Bah Ndaw, ainsi que de son Premier ministre, Moctar Ouane, pour non-respect de la Charte de transition et pour gestion individualiste du pouvoir reste en ligne droite avec les raisons ayant conduit au renversement du régime Ibrahim Boubacar Keïta. La naissance d’un Mali nouveau, un pays émergent débarrassé de certains problèmes, dont la mauvaise gouvernance.

Malgré toute la douleur que puisse entraîner l’accouchement ou la durée d’une grossesse, l’enfant ne peut s’empêcher d’apparaître au grand jour. Et ses parents ainsi que leurs proches ne peuvent s’abstenir de commentaires. Parmi ces commentateurs, il en aura certains qui s’affaireront à se soucier déjà de l’avenir du nouveau-né dans un monde à problème. En tout cas, les membres de l’ex-CNSP semblent déterminés à couper le cordonombilical entre la gouvernance IBK et le Mali actuel.

Le sort du nouveau-né

L’enfantement du Mali nouveau est un pari dont le chemin est semé d’embûches. Des difficultés d’accouchement qui viennent de conduire à ce nouveau coup de force. Le Mali nouveau sera-t-il alors obtenu à partir de cette césarienne ? A l’état actuel des choses, toute réponse si facile peut relever d’un manque d’analyse approfondie.

Les défis à relever par les nouveaux hommes forts sont nombreux. D’une part, ils doivent savoir coopérer avec la communauté internationale, la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la classe politique ainsi que les leaders du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). D’autre part aussi, avec les différents mouvements syndicaux, notamment l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) ainsi que les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. En veillant sur ces points, le reste du processus d’enfantement du Mali nouveau pourrait être moins rude.

Fousseni Togola

Source : Maliweb.net

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