Si après sept mois de la Transition, aucun signal fort n’a été donné sur la lutte contre la corruption, les Maliens peuvent s’estimer avoir été …floués.
A son investiture le 25 septembre 2020, le président de la Transition s’était engagé fermement à faire châtier les cadres indélicats face aux deniers publics. Et le président Bah N’Daw promettait l’impunité zéro contre toute malversation par rapport aux finances publiques. Après six mois de gestion des affaires du pays, le chef de l’’Etat n’a donné aucun signe fort permettant de croire en ces engagements.
L’on peut se poser alors la question de savoir s’il n’y a plus de cas de mauvaise gestion des ressources publiques. Les cadres maliens sont-devenus brusquement si intègres, eux qui hier, étaient régulièrement cités dans les rapports du Vérificateur Général ? Qu’en est-il des marchés publics passés récemment dans le cadre de la riposte contre la covid-19 ? Mais, avant cela, les dignitaires de l’ancien régime d’IBK sont-ils irréprochables ? Pourquoi aucun dossier digne de ce nom n’a fait l’objet de poursuite devant les tribunaux ?
En effet, durant la gouvernance IBK, la presse n’a de cesse de relayer des scandales défrayant la chronique presque chaque semaine. Ces dossiers sont-ils définitivement enterrés ? N’est-il pas temps que les Maliens soient édifiés sur l’affaire de l’avion présidentiel? Que dire de l’affaire des engrais frelatés, des 1000 tracteurs, des blindés en cartons, des hélicos et avions cloués au sol ? Ne sont-ce pas tous ces scandales qui avaient poussé Modibo Sidibé des FARE a invité « le gouvernement à être aux affaires et, non dans les affaires »? Il sied que cette période transition fasse un geste pour dissuader toutes les velléités prédatrices sur l’économie nationale. C’est seulement à ce prix que l’Etat et toutes les institutions gagneront davantage en crédibilité. Ce qui posera les bases claires de la refondation pour des lendemains plus respectueux des valeurs d’éthique et de respect du bien public.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net