Transition malienne : Une Coalition politique pour exiger « une Transition consensuelle et inclusive »

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Tiemoko Sangaré
Tiemoko Sangaré

Alors qu’un nouveau président de la transition vient de prêter serment ce lundi, après avoir évincé son prédécesseur Bah N’Daou et le Premier ministre Moctar Ouane, tous deux placés « hors de leurs prérogatives » par les auteurs du coup d’Etat du 18 août 2020, la classe politique malienne bat sa recomposition en donnant naissance à une «Coalition Démocratique et Citoyenne pour une Transition consensuelle ». A ce titre, une rencontre regroupe ce mardi 8 juin à la Pyramide du souvenir, des partis politiques, des organisations et des personnalités de la société civile, pour former un front du refus. Refus des prises de décisions unilatérales et pour une transition consensuelle. Un « Appel pour une Transition consensuelle et inclusive » sera lancé à l’issue de la rencontre.

La rencontre de ce mardi se tient une semaine après le communiqué commun des partis et regroupements politiques à l’issue de leur réunion du mercredi 02 juin 2021, à la Pyramide du Souvenir, et huit jours après la visite d’une forte délégation du Comité exécutif de l’Adema- PASJ au siège du Parena, reçue par les premiers responsables du parti du bélier blanc.

Ces rencontres ont fait une analyse sur la situation Politique du pays et les récents événements survenus courant mai 2021, à savoir : les fronts sociaux ; le difficile accouchement du gouvernement Moctar Ouane 2 ; l’éviction du pouvoir du président de la transition et son premier ministre, le 25 mai dernier ; la proclamation par la cour constitutionnelle, du colonel Assimi Goïta (ancien vice-président de la transition), comme président de la transition. Cerise sur le gâteau, la cour suprême a intronisé ce lundi 7 juin 2021, le nouveau président de la transition, qui a nommé dans la foulée, le nouveau Premier ministre, en l’occurrence Dr. Choguel Maïga, membre du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP).

Depuis l’éviction des autorités de la transition (le coup d’Etat du 25 mai, jour de l’Afrique), la gouvernance est entre les mains de deux adversaires jurés d’hier, nouveaux amoureux au lendemain du deuxième coup d’Etat, la junte recherchant une assise civile, et trouvant en le M5-RFP, un bien modèle d’alliance militaro-civile. Le vice-président Assimi Goïta qui s’est mué en président de la transition se contente d’informer la classe politique sur son choix porté sur le M5-RFP pour désigner en son sein un nouveau Premier ministre : c’est Choguel Maïga. Ce choix, si l’on tient compte de la configuration politique au Mali, n’est pas consensuel, car bien des formations politiques ne se reconnaissent pas dans le M5-RFP. Il s’agit d’une décision unilatérale ; mais, loin de nous de penser, que cet homme politique malien, d’une témérité insoupçonnée pour avoir mis sur les fonds baptismaux, le MPR à un moment critique de notre histoire politique, n’est pas un bon choix. La nomination de Choguel Maïga tranche avec le refus du M5-RFP d’entrer dans le gouvernement Moctar Ouane 2, si le Conseil national de la Transition (CNT) n’est pas dissout. Cette exigence est tombée à l’eau dès qu’il s’est agi de nommer au sein du M5-RFP, en la personne sa figure de proue, Choguel Maïga ; le CNT est redevenu très fréquentable.

Ainsi peut-on citer des regroupements et partis qui sont d’une autre obédience. Il s’agit de ARP, COFOP, Adema PASJ, APR, FDP-Mali Kura, PARENA, PDES, PS-Yelen Kura, UM-RDA etc. Assumant leur différence de ton, ces partis et regroupement politiques ont publié un communiqué, à la suite d’une réunion à la Pyramide du souvenir, le 2 juin dernier, pour affirmer « leur attachement à une Transition stable dans le respect des engagements pris devant le peuple malien et la Communauté Internationale (CEDEA0, UA, NU) ». Ils déclarent solennellement que « la Transition doit être consensuelle et que toute initiative unilatérale ou action unilatérale comporte le risque d’affaiblir la marche de la Transition ». A cet égard, ils recommandent le respect du principe du consensus dans la mise en place de tous les organes de la Transition, affirme le communiqué.

Cette Coalition prône une actualisation de la Feuille de Route, en adéquation avec le temps restant de la Transition, et pour ce faire, « la tenue, dans les meilleurs délais, d’une consultation des forces vives de tout le pays ». C’est la gestation d’une « Coalition Démocratique et Citoyenne pour une Transition consensuelle, inclusive et apaisée ».

  1. Daou

Source : Lerepublicainmali

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