Laborieusement amorcée en fin septembre dernier, la transition malienne semble corriger, ces derniers jours, certaines lacunes et engranger des points d’espoirs.
Les griefs étaient nombreux contre l’entame de la transition malienne, après les événements du 18 août 2020 ayant mis fin au régime du président IBK. Tant dans la mise en place du gouvernement que dans la composition du Conseil national de transition (CNT), parlement provisoire, plusieurs états-majors politiques avaient dénoncé leur marginalisation. C’est au point que la CEDEAO a longuement plaidé pour « plus d’inclusivité » afin de maximiser les chances de réussite de cette transition. Les autorités de Transition semblent prêter une oreille attentive à ces appels, malgré les récriminations de certaines chapelles politiques, comme le M5-RFP.
En effet, après deux rencontres, par visioconférence (pandémie de covid-19 oblige) du ministre de l’Administration territoriale avec la classe politique, les autorités de la Transition ont haussé le niveau de concertation pour gérer le pays. C’est ce qui expliquer la première « rencontre d’échanges » du Premier ministre Moctar Ouane avec les acteurs politiques, le mercredi 10 février dernier au CICB. C’était autour de la problématique des réformes politiques et institutionnelles.
Ces échanges, fort appréciés par les uns et les autres, ont marqué ce que la plupart des médias ont qualifié de « début de décrispation » et ont permis aux leaders politiques d’exprimer leurs préoccupations sur la conduite consensuelle souhaitée de cette période transitoire, dans la perspective des prochaines élections.
Et, dans ce sens, plusieurs voix insistent sur les réformes électorales, en particulier sur la création de ce que Tiébilé Dramé appelle le Guichet unique et autonome des élections, un organe unique indépendant d’organisation des élections. Sur ce point, malgré les inquiétudes sur l’insuffisance du temps, les 14 mois restants pour la Transition, la majorité des acteurs exigent que cet organe soit créé pour les futures élections. Ce qui évitera d’aller à des élections contestées pouvant comporter les germes d’une nouvelle instabilité politico-institutionnelle.
A cette avancée à consolider, le gouvernement de transition a marqué des points avec la tenue de la réunion du comité de suivi de l’Accord pour la paix d’Alger le 11 février dernier à Kidal. Une rencontre qui a permis de marquer le retour de Kidal dans le giron de l’Etat malien et le regain de confiance des leaders des mouvements signataires de l’Accord et des populations de cette zone en l’unicité de l’Etat et en sa volonté de conduire le pays vers une paix définitive. Et dire que quelques mois plus tôt, il n’était pas envisageable de voir une délégation d’officiels maliens en visite dans la cité de l’Adrar des Ifoghas.
En outre, sur le terrain sécuritaire, les observateurs signalent un léger mieux avec des revers réguliers que les FAMAs et la force Barkhane ne cessent d’administrer aux groupes terroristes. Cette situation permet de nourrir l’espoir que les autorités de la Transition, en particulier, le vice-président, le Colonel Assimi Goïta, le ministre de la Défense, le Colonel Sadio Camara déplient des efforts intenses pour améliorer le sort des populations, sécuriser davantage le pays en vue d’aller vers des élections apaisées.
Echéances électorales transparentes pour lesquelles, la CENI vient d’être dissoute, en vue d’aller vers la mise en place d’un organe unique indépendant d’organisation des différents scrutins. Des démarches qui font souffler un vent d’optimisme sur la Transition, malgré le contexte de difficulté budgétaire.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net