Transition politique au Mali : Des députés de l’assemblée dissoute veulent être au CNT

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Le collectif des députés de la 6ème législature
Le collectif des députés de la 6ème législature

Le collectif des députés de la 6ème législature était face à la presse, hier, mercredi 9 décembre 2020 à la Maison de la presse. Ces anciens députés veulent la prise en compte des députés de la 6ème législature dans le Conseil national de transition, ou alors qu’on tienne compte de toutes les circonscriptions du Mali.

Au présidium, l’on notait la présence du vice-président dudit collectif, l’ancien député de Koulikoro, Elie Diarra. A ses cotés, il y avait d’autres anciens élus dont Hamidou Djimdé, Mme Dicko Belco Samassékou, Mme Djilla Astan Diallo de la commune II. Prenant la parole au nom du président du collectif, l’ancien député, Elie Diarra, a rappelé leur premier point de presse tenu le 14 septembre dernier au cours duquel ils ont condamné le coup d’Etat et la dissolution illégale de leur parlement.

S’appuyant sur le rôle important des élus du peuple en cette période difficile pour notre pays, l’orateur s’est dit convaincu que sans le parlement avec des élus, notre pays ne sera plus représenté dans les instances régionales, sous-régionales et internationales. En conséquence, a-t-il averti, cela peut-être fatal pour un pays déjà en difficulté sociale, politique, sanitaire et sécuritaire. « Le Conseil national de transition proposé dans la charte de la transition ne peut en aucun cas remplacer l’Assemblée Nationale sur le plan sous régional, régional et international. La poursuite du processus des réformes politiques et institutionnelles suivant recommandations du Dialogue national inclusif et des journées de concertations nationales ne peut être effective sans le vote des lois à l’Assemblée nationale », a rappelé l’ancien député de Koulikoro.

D’ores et déjà, Elie Diarra a précisé  que seuls les députés  élus au nom du peuple peuvent se saisir du dossier des sanctions contre le Mali et du vote d’une loi d’amnistie en faveur des acteurs des évènements du 18 août 2020. Visiblement remonté contre les tenants du pouvoir actuel, l’ancien député, Elie Diarra, a déclaré : « Nous n’avons pas été écoutés par les maîtres du jour, mais nous avons été dignes et stoïques dans notre combat légal et légitime. Toutes nos discussions se sont soldées par un échec, car nous n’avons pas trouvé une oreille attentive à notre plaidoyer. »

Ces anciens députés ont unanimement condamné avec la dernière rigueur la non prise en compte de leurs suggestions et recommandations par rapport au retour de l’Assemblée nationale au mieux et la prise en compte des députés de la 6ème législature dans le Conseil national de transition au pire pour tenir compte de toutes les circonscriptions du Mali. Aussi, Elie Diarra et ses anciens collègues estiment que le chantier des réformes ne peut en aucun cas être mené par ceux là qui sont nommés dans le CNT.

Selon les membres de ce collectif  regroupant plus de 100 anciens députés, l’adoption d’un accord politique et social par l’ensemble des forces politiques et sociales du pays ainsi que son approbation par l’Assemblée nationale est une nécessité pour réguler la période transitoire pour combler le vide constitutionnel.

Très furieuse de la nomination des membres du CNT, l’ancienne député, Aichatou Cissé, dira que ceux qui sont dans le CNT sont illégitimes. « Des populations ont voté pour nous, mais personne n’a placé sa confiance aux gens du CNT. Nous demandons nos droits et ceux de nos électeurs. Nous allons nous mobiliser jour et nuit, car la démocratie a été mise à terre. Nous sommes prêts à mourir et ils vont partir comme le vent », a-t-elle dit.

Les anciens locataires de l’hémicycle ont également demandé aux autorités de rectifier le tir pendant qu’il est temps, tout en refusant d’être ignorés dans la construction du pays. « Nous nous arrogeons le droit de mener des actions à Bamako et dans toutes circonscriptions électorales pour révendiquer les droits du peuple malien en exigeant d’être associés de façon inclusive aux grands défis que le peuple malien attend pour un Mali uni, solidaire avec des institutions fortes », ont-ils conclu.

Sidiki Dembélé

Source : Lerepublicainmali

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