Au regard du Plan d’action du gouvernement (PAG) 2021-2022, adopté le lundi 02 août par le Conseil national de Transition (CNT), la volonté de prolongation de la transition par le Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga, ne fait aucun doute.
Le Premier ministre, Dr. Choguel K Maïga, veut-il prolonger la durée de la transition ? C’est la question que se posent de nombreux observateurs au regard du Plan d’action du gouvernement (PAG) 2021-2022, adopté le lundi 02 août, par le Conseil national de Transition (CNT).
En dépit du fait qu’il a annoncé le maintien du chronogramme publié en avril dernier, qui prévoit la tenue de l’élection présidentielle en février 2022, le chef du gouvernement peine à rassurer les Maliens. Surtout que sa déclaration tranche avec le contenu de son Plan d’action du gouvernement (PAG) 2021-2022.
Dans son PAG, le Premier ministre ne mentionne nulle part le chronogramme des élections. Il s’est contenté juste de l’affirmer au détour d’une question. L’Etat est certes une continuité, mais le chef du gouvernement ne s’est engagé que sur le PAG (le sien), qu’il a présenté devant le CNT, et ne pourra être jugé que sur celui-ci. Aussi le chronogramme annoncé par le gouvernement Ouane ne comportait pas l’Organe unique de gestion des élections. Ce qui est intriguant.
Le PAG du Premier ministre est étalé sur deux ans, et les 2050 milliards FCFA de budget ont été établis en fonction de cette situation. Surtout que le chef du gouvernement n’a donné aucune indication précise sur la période. Il s’est contenté d’annoncer tout simplement 2022. On ne sait pas si c’est le premier, le 2e trimestre, le 3e trimestre ou si c’est toute l’année 2022. Cette subtilité contraste avec les propos du Dr. Maïga.
Le Premier ministre, pas rassurant
Il aurait dû clairement mentionner dans son PAG le chronogramme des élections annoncé par le précédent gouvernement, et indiquer dans la foulée que le budget a été établi en fonction de cette période. Ce qui n’a pas été le cas, d’où la subtilité, estiment des analystes, qui pensent qu’il n’y a aucun doute sur la volonté du président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) de vouloir prolonger la durée de la transition.
Ce qui est sûr, les déclarations du Premier ministre sur le maintien du calendrier électoral n’ont pas rassuré une immense partie de la classe politique et une bonne partie de la société civile, comme la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali).
Ce regroupement de la société civile, dans un communiqué en date du 04 août, a émis de grosses réserves quant au respect du chronogramme électoral. Surtout que le Premier ministre prévoit la mise en place de l’Organe unique de gestion des élections.
À ce niveau, la MODELE-Mali rappelle que suivant l’article 2 du Protocole additionnel de la CEDEAO : «Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques.»
Pour mettre fin aux soupçons, la MODELE-Mali appelle le gouvernement à publier un chronogramme clair, précis et réaliste afin de définir la période des réformes et des élections nécessaires de fin de transition, la clarification des acteurs institutionnels et de l’Organe unique de gestion des élections
Quant à la majorité de la classe, elle a mis en garde contre toute manœuvre tendant à allonger la durée de la Transition. Elle appelle à la tenue des élections à la date indiquée. Le chef du gouvernement, Dr. Choguel Kokalla Maïga, entendra-t-il de cette oreille ?
En tout état de cause, la conduite des affaires publiques du Premier ministre, Dr. Choguel K Maïga, suscite beaucoup d’intrigues auprès de l’immense majorité de la classe politique et des Maliens.
Abdrahamane SISSOKO
Source : Le Wagadu