Un mois après l’investiture du président et du vice-président : Le Conseil National de la Transition tarde à être mis en place

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Ouverture des concertations nationales sur la transition politique au Mali, ce samedi 5 septembre 2020
Ouverture des concertations nationales sur la transition politique au Mali, ce samedi 5 septembre 2020

On ne cesserait jamais de rappeler que le temps n’est pas le meilleur allié du régime transitoire auquel la communauté internationale a accordé dix-huit mois pour rendre le pouvoir à un régime démocratiquement élu, à l’issue d’élections transparentes, libres, inclusives et crédibles. Bah N’Daw, Assimi Goita et Moctar Ouane, les trois figures de proue de la transition doivent accélérer la cadence  afin de mettre en place le Conseil National de la Transition, CNT, organe législatif qui fera figure de parlement. Chaque minute qui passe sans qu’aucune  action concrète ne soit posée est un temps perdu, donc les autorités doivent intégrer cette notion dans leur gestion pour ne pas être pris au dépourvu. Qu’est ce qui pourrait retarder la mise en place du CNT ? Les ambitions affichées des militaires à vouloir tout contrôler seraient-elles à la base du blocage ? Qui doit être membre du CNT ?

Pour rappel, depuis le 15 septembre 2020, l’horloge de la transition a été mise en marche et elle doit s’arrêter au mois de mars 2022 après l’investiture d’un nouveau Président de la République. Ainsi, au regard de l’immensité des défis à relever et surtout de leur importance, la marge de manœuvre des autorités sont minimes. C’est pourquoi il urge pour elles de mettre en place tous les organes de la transition, conformément aux recommandations de la CEDEAO. Qu’il soit disant en passant, la mise en place de cet organe entrainerait de facto  la dissolution du CNSP pour éviter tout conflit de compétence au sommet de l’‘Etat.L’ultime organe qui n’est pas mis en place est le Conseil National de la Transition. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir pourquoi cet organe d’une importance capitale, n’est pas mis en place alors que le Mali regorge des ressources humaines compétentes ?La réponse à cette question est à chercher du côté du Comité National pour le Salut du Peuple, CNSP, lui qui a les rênes du pouvoir. En effet, à partir du moment où  Assimi Goita et ses frères d’armes ont nommé le Président de la transition Bah N’Daw, le premier ministre Moctar Ouane, il n y a vraiment pas des raisons qu’ils ne parviennent pas à composer le CNT.

Mais, selon des indiscrétions l’atmosphère ne serait pas bon enfant entre les membres de la junte, chacun voulant mettre ses hommes de confiance au parlement. Cette même source indique qu’il y a désaccord entre eux quant au choix d’un militaire pour diriger le CNT. Pour certains le poste de président du CNT doit revenir aux hommes politiques qui ont été jusque-là mis à l’écart de la gestion de la transition, par contre pour d’autres il faudrait que les militaires s’assument après avoir posé l’acte du coup d’état. Il nous a même été rapporté que c’est le numéro 2 de la junte en l’occurrence le colonel Malick Diaw qui est pressenti pour occuper ce poste. Ambition démesurée ou simple volonté de satisfaire tous les ténors du putsch ?Le temps nous en édifiera. En attendant cette phase,il serait d’ores et déjà bon que l’on fasse le portrait-robot de celui qui doit être à même de figurer au CNT. Pour valablement représenter le peuple au CNT le candidat doit avoir les qualités suivantes :être instruit jusqu’au niveau Bac, être un homme ou une femme intègre, être issu d’un parti politique qui a un certain ancrage sur le territoire ou d’une association de la société civile bien implantée, ne pas avoir des démêlées judiciaires et ne pas prendre part à la gestion du pays pendant les sept dernières années, car le Mali ne se bâtira que sur le renouveau de l’action politico-publique.

Youssouf Sissoko

Source : Inf@sept

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