A l’occasion de la fête des travailleurs, le secrétaire général de l’UNTM exhorte à la mobilisation pour l’aboutissement des accords conclus et la récupération des entreprises mal privatisées
Le 1er mai consacre la Fête du travail dans le monde. A l’instar de la communauté internationale, notre pays célèbre, demain, l’événement dont le clou sera le traditionnel défilé de la plus grande centrale syndicale du pays, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM).
En prélude de cette fête internationale des travailleurs, le secrétaire général de UNTM, Yacouba Katilé, a animé, hier, à la Bourse du travail un point de presse sur la question. C’était en présence de ses collaborateurs, notamment le deuxième secrétaire général de l’UNTM, Abdourhamane Hinfa Touré.
Dans sa communication liminaire, le secrétaire général de l’UNTM a préalablement rappelé les différentes manifestations internationales qui ont permis d’obtenir des avancées historiques pour les travailleurs. A en croire le conférencier, les travailleurs faisaient 16 à 17 heures par jour pour des salaires dérisoires. Alors qu’au même moment, le coût de la vie augmentait plus vite que les salaires.
Pendant la période coloniale, l’Afrique a supporté le drame des travaux forcés sans repos et souvent sans salaire. Les travailleurs africains étaient victimes de déportations et sévices.
Yacouba Katilé a expliqué qu’en 1884, à la sortie des usines textiles à Chicago aux Etats-Unis, 40.000 grévistes, essentiellement des ouvrières, ont tenu un meeting de protestation contre les longues journées de travail. Malgré les répressions, la décision fut prise à partir de 1886 de faire du 1er mai, une journée de manifestation pour exiger les 8 heures.
Les luttes pour réaliser ce vœu ont été rudes à travers le monde entier. A ce propos, le conférencier expliquera qu’en 1890 eut lieu en France la première journée de manifestation du 1er mai.
Par ailleurs, le premier responsable de la plus grande centrale syndicale a aussi indiqué que les syndicats et partis communistes ont élargi le contenu du 1er mai en précisant les «trois huit» que constitue une journée entière.
Le premier huit est consacré au travail, le second huit est voué aux loisirs. Enfin, le troisième huit est destiné au repos.
Se prononçant sur les conditions des travailleurs maliens, Yacouba Katilé a signalé que le minimum de 12 heures de travail est imposé dans les mines de même que dans certaines industries et services. Le pire, a-t-il insisté, est que ce système est instauré par les employeurs étrangers.
Pour lui, le manque de transport urbain organisé et l’absence de l’Etat dans ce secteur impactent sur le temps de repos, le loisir et la ponctualité des travailleurs des grandes villes du pays. En outre, le secrétaire général de la centrale syndicale a fait savoir que tous ces phénomènes s’inscrivent dans le registre du 1er mai parce que les travailleurs ne réclament que l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail qui intègrent le temps mis pour aller au service et retourner au domicile.
Le conférencier a aussi rappelé les acquis concernant les accords conclus avec le gouvernement pour plus d’égalité entre travailleurs, l’augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs et la «méritocratie» au niveau des recrutements.
Il a également assuré que l’UNTM jouerait toute sa partition en vue de donner à notre pays son lustre d’antan. A ce titre, il a promis que les syndicalistes rencontreront le gouvernement pour faire le point des doléances adressées aux pouvoirs publics.
«La démocratie a donné la voie à toutes les turpitudes, nos réalisations industrielles, techniques et scientifiques ont été accaparées de 1992 à nos jours. L’UNTM concourt à la récupération de nos entreprises dès lors qu’elles ont été mal privatisées», a lancé Yacouba Katilé avant d’ajouter que le cas le plus typique est celui de l’Huicoma.
Le syndicaliste dira ensuite que les reprises d’activités doivent bien percevoir le rôle des jeunes au Mali. Il a souligné que leur recrutement et formation doivent être parmi les priorités des raisons de délivrance des permis de travail aux entreprises.
En cette veille du 1er mai, il a souligné que la dimension politique du syndicalisme est plus que d’actualité. Selon lui, le 13è congrès de son organisation a donné des orientations précises qui justifient le ton de leur communication. Il a exhorté ses collègues travailleurs à se mobiliser pour la réussite de cette journée des travailleurs.
Mohamed D. DIAWARA
L’Essor