L’URD qui fait face à des tiraillements et à des divisions internes depuis la disparition de Soumaïla Cissé, en décembre 2020 a fini par exploser avec l’organisation d’un Congrès extraordinaire, le dimanche 16 Janvier 2022. La légalité et la légitimité de ce congrès sont fortement contestées par la direction du parti. L’héritage de Soumaïla Cissé est ainsi foulé aux pieds par certains membres de la direction du parti…
Après ce Congrès de la division qui a conduit M. Gouagnon Coulibaly, ancien Directeur de campagne de Soumaïla Cissé, à la présidence du parti de la poignée de main, le Pr. Salikou Sanogo, affirme toujours continuer à assurer l’intérim à la tête de la formation politique. Et il est soutenu par une partie des membres de l’URD qui ne reconnaissent pas les résultats de ce qu’ils considèrent comme un non-évènement. : « Le Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 est nul et de nul effet », déclare le 2ème Vice-président, le Pr. Iba N’diaye. Le 1er Vice-président, soutenu par une partie de la direction nationale, continue d’assumer la présidence du parti. Pour ses partisans, le Congrès extraordinaire du 16 janvier a été entaché d’irrégularités.
« Le soi-disant congrès n’a pas été convoqué par le Président par intérim, le Pr. Salikou Sanogo. Quelque chose qui n’émane pas de la direction du parti ne peut être considérée comme un acte posé par le parti. Le Bureau national ne reconnait pas ce congrès », selon Moussa Seye Diallo, Secrétaire adjoint à la Communication de l’URD.
« Ils ont remplacé le Président Soumaïla Cissé par le 14ème Vice-président. De quel droit ? Les autres Vice-présidents ne sont pas d’accord ». A l’URD, quel que soit le type du congrès, il est toujours convoqué par le Président du parti. Et ce dernier ne peut refuser un congrès dûment demandé, précise-t-il.
Finalement, le bureau national du parti sous l’égide du Pr. Salikou Sanogo a décidé d’exclure 11 membres du bureau national. Motifs invoqués : « Travail fractionnel, l’organisation d’un congrès extraordinaire au nom du parti en violation flagrante de la procédure prévue en la matière, utilisation sans accord de la direction du parti».
Autres sanctions prises par direction du parti ? 18 autres membres ont été pour leurs parts été suspendus pour une durée de six mois. Ils ne pourront pendant cette période ni agir ni parler au nom du parti en quelque lieu ni quelque occasion que ce soit ; »indique le bureau Exécutif National.
Cette scission du parti n’est guère une surprise tant les signes d’une fracture irréversibles au sein de l’URD sont bien visibles depuis un certain temps. Aujourd’hui au sein de l’URD, la guerre des tranchées entre les probables candidats a déjà commencé. La triste réalité de l’URD après Soumaïla Cissé est là. Des clans et/ou groupes d’intérêts se sont constitués autour de certains Responsables (anciens ou nouveaux) qui aspirent à la candidature du parti pour la prochaine présidentielle.
En effet, la disparition de Soumaïla Cissé, le 25 décembre 2020, a rebattu les cartes au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et le parti est tiraillé entre « Anciens et Nouveaux militants ».
Pour preuve, après, et même bien avant la lettre circulaire du Bureau exécutif national du 23 août 2021 lançant l’appel à candidature pour l’investiture du parti à la prochaine élection présidentielle, certaines sections avaient procédé à des votes pour départager « d’éventuels candidats ».
Le nombre de candidats, avec des clans déclarés au sein du parti de l’ex Chef de file de l’Opposition, laissait planer le risque de fractures internes à l’URD, même au-delà du processus de désignation de son candidat.
Mémé Sanogo
Source : L’Aube