L’ancien Premier Ministre, Boubou Cissé, a signé, ce week-end, son adhésion à l’Union pour la République (URD) confirmant les rumeurs qui circulaient à ce sujet depuis des semaines. Boubou Cissé emboite ainsi le pas à Mamadou Igor Diarra, ancien Ministre et Cadre dans une Banque sous-régionale. Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra ont en commun d’avoir des ambitions présidentielles. En clair, leur adhésion dans le parti de Soumaïla Cissé (décédé le 25 décembre 2020) est aujourd’hui interprétée par beaucoup d’observateurs comme un positionnement pour obtenir la candidature du parti. Cependant, les jeux sont loin d’être faits pour les deux nouveaux militants ; car, des voix s’élèvent au sein de l’URD pour pousser à une candidature interne issue des rangs des militants des premières Heures de la formation politique ou encore d’autres candidatures pour porter les couleurs de l’URD. Constat : après le décès de Soumaïla Cissé, l’URD devient un enjeu et, au-delà, on assiste à une convoitise qui ne dit pas son nom autour de l’héritage de Soumaïla Cissé.
En effet, l’ancien Premier Ministre a adhéré, la semaine dernière, à la section de Djenné de l’Union pour la République et la démocratie (URD) de l’ancien Chef de file de l’opposition malienne, feu Soumaïla Cissé. Cette adhésion, à quelques encablures des élections générales de 2022, suscite beaucoup de commentaires au sein de l’URD et sur la scène politique.
Même si l’ancien Premier Ministre d’Ibrahim Boubacar Kéïta fait mystère de ses ambitions politiques, la possibilité de sa candidature à la présidentielle de 2022 ne fait guère de doute.
Ainsi, dans des récentes déclarations, Boubou Cissé a affirmé sa volonté de contribuer au redressement du pays, tout en insistant sur la nécessité d’organiser une présidentielle en février 2022, comme cela était prévu : « Je pense notamment que nous devons nous concentrer sur le scrutin présidentiel. Le chronogramme initial prévoit la tenue d’un référendum en octobre, puis des élections locales en décembre et, enfin, le couplage des scrutins présidentiel et législatifs en février. Cela, ce n’est pas tenable. Et s’obstiner peut compliquer la tenue de la présidentielle. Il faut que nous puissions avoir, dans les meilleurs délais, un Pouvoir légitimé par les urnes, qui pourra s’atteler à relever les énormes défis auxquels nous sommes confrontés. Ce nouveau Régime pourra, dans un deuxième temps, organiser le Référendum et des Elections locales ».
Le choix de Boubou Cissé d’adhérer à l’URD au lieu du RPM, l’ex parti présidentiel, n’est pas une surprise. Tant tout au long de sa Gouvernance, les deux (Boubou et le RPM) se sont livrés une guéguerre.
En effet, le RPM jugeait Boubou Cissé comme un PM qui n’avait pas l’étoffe d’être le Chef de la majorité présidentielle ; car, n’ayant pas de légitimité que son poste était du fait du prince. Et ils lui tiennent pour être un des principaux Responsables de la faillite du pays.
Avant l’adhésion de Boubou Cissé, c’est Mamadou Igor Diarra, ancien Ministre de l’Economie et des Finances qui, en mars dernier, avait adhéré à la Section de San du parti de la poignée de mains.
Mais, l’éventualité d’une candidature de Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra ou d’autres accentuent les divisions au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD) du défunt Soumaïla Cissé, actuellement à la recherche de l’homme providentiel, capable de lui assurer la victoire lors de la présidentielle de 2022. Plusieurs clans s’affrontent déjà. Certains ne sont pas fermés à l’idée de soutenir l’ancien Premier Ministre. Parmi eux, des poids lourds de l’URD originaires, comme lui, des Régions du Centre.
Préserver l’héritage de Soumaïla
D’autres cadres du parti préfèrent quant à eux l’option d’une candidature interne. Des noms se dégagent, notamment celui de : Demba Traoré, porte-parole de l’URD et Responsable de la Communication de la Cellule mise en place par le parti lors de l’enlèvement de Soumaïla Cissé.
Une autre tendance du parti militerait pour d’autres candidatures, notamment pour celle d’un Haut cadre exerçant à l’Extérieur du pays ce dernier pourrait être l’invité surprise du parti.
Au-delà des adhésions de Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra, plusieurs autres partis politiques et associations sont annoncés au sein de l’URD confirmant que l’héritage de Soumaïla Cissé attire du monde.
Mémé Sanogo
Flambeau allumé par Soumaïla
Créé en 2003 par des dissidents de l’ADEMA, l’URD a su devenir en presque 20 ans d’existence, une des formations politiques majeures du pays. Ses résultats aux différentes élections depuis sa création ne vont que crescendo.
D’abord l’URD est l’un des partis sinon le parti le mieux implanté au Mali avec des sections dynamiques de Kayes à Kidal. A cela s’ajoute une forte représentation au niveau de la diaspora, comme en témoignent les résultats lors de la Présidentielle de 2018.
Son Président Soumaïla Cissé a été deuxième de la Présidentielle trois fois (2002, 2013, 2018).
Ensuite, le parti compte en son sein des bons cadres. Que ça soit les caciques aussi bien que les jeunes, des profils connus et reconnus, riches expériences pour les uns et compétences pour les autres.
Face à l’afflux de nouvelles adhésions, l’URD doit préserver l’héritage de son fondateur qui s’est battu tout au long de son parcours pour présenter le parti comme une véritable force politique, capable d’incarner une alternative crédible. Pour ce faire, il peut se baser sur ces acquis : les années passées dans l’opposition à militer pour une amélioration constante de la gouvernance.
Les immenses efforts déployés par les cadres, militants et sympathisants pour implanter l’URD ne doivent pas aller à vau-l’eau à cause des intérêts sordides de certains. Les militants et sympathisants de l’URD préserveraient le flambeau allumé par Soumaïla Cissé s’ils continuaient à entretenir et à défendre les valeurs et principes qui avaient fait de ce parti l’un des respectés et admirés de la scène politique malienne.
Source : L’Aube