Vers des solutions de bricolage ?

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Dr Brahima Fomba membre de An Tè Abana
Dr Brahima Fomba membre de An Tè Abana

Pour toute réponse à une revendication de nature éminemment politique, relevant de la souveraineté même du peuple malien, des esprits tordus pour lesquels  les standards de la démocratie sont un luxe superflu pour nous autres Africains, proposent la dissolution de l’Assemblée et de la Cour constitutionnelle et l’organisation d’élections dites transparentes dont ils entendent soi-disant se porter garants! Dissoudre l’Assemblé nationale pourquoi pas ?

Le Président en a la prérogative constitutionnelle. Mais dissoudre la Cour constitutionnelle ? Ce n’est pas une prérogative présidentielle. Ce n’est pas non plus une option à envisager même sous la forme camouflée d’une démission volontaire de l’ensemble des membres dont le précédent serait  assez fâcheux pour l’avenir. Un Président qui casse impunément l’institution judiciaire de la Cour!  Cela voudrait dire que demain, le  Président pourrait désormais, si nécessaire, se débarrasser de la Cour constitutionnelle. Le précédent de la prorogation inconstitutionnelle de mandats créé en 2012 reste encore vivace. C’est ce triste précédent qui a requinqué Manassa Danioko et consorts dans leur imposture juridique d’octroi de mandat supplémentaire aux députés.

L’autre stupidité de l’offre de dissolution de l’Assemblé et de la Cour qu’on voudrait doublement troquer contre des législatives dites transparentes et contre  le sabordage du M5-RFP est la suivante :  si l’Assemblé et la Cour sont dissoutes, comment va-t-on tenir des législatives en toute transparence en  l’absence de l’organe responsable du Contentieux, depuis les candidatures jusqu’aux résultats définitifs? Ou alors Timbiné en tant que Président de l’Assemblé va-t-il  devoir choisir au préalable ses trois membres avant de déguerpir ?

Autant de questions qui mettent à nu la solution de bricolage institutionnel qu’on propose aux Maliens. Ce n’est ni plus ni moins qu’une vraie fausse solution qu’on tente d’imposer, comme toujours d’ailleurs, au peuple malien résolu à prendre son destin en main.

Ce serait un suicide collectif pour le M5-RFP de se laisser distraire par ces manœuvres dilatoires. Elles ne visent simplement qu’à  étouffer dans l’oeuf, la volonté souveraine du peuple malien de mettre un terme, de manière définitive, aux souffrances de toutes sortes que lui inflige, 7 ans durant, la calamiteuse gouvernance de IBK, en échec patent sur toute la ligne.

Quelle naïveté que de croire que des remèdes purement juridiques vont guérir la douleur politique atroce qui mine au plus profond les Maliens!

Quelle offre juridique pourrait-elle accrocher, face à cette lutte éminemment politique de rétablissement d’une nouvelle légitimité démocratique au Mali. Ne dit-on pas que c’est le peuple qui est souverain? Vérité dans les pays de la Communauté internationale( ONU, UA, CEDEAO…), vérité en République du Mali. En République du Mali aussi, le peuple a le droit de se prévaloir du sacro-saint principe de sa souveraineté.  Il sagit d’une exigence de démocratie. Comme dans toutes les nations démocratiques, le peuple souverain du Mali a le plein droit de contester la légitimité  du régime en place.  Seul le peuple demeure souverain!

Dr Brahima FOMBA

Source : L’Aube

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