Vers la formation du nouveau gouvernement : Pourquoi il faut convaincre le M5-RFP à y entrer

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Moctar Ouane
Moctar Ouane

En mettant en place un nouvel attelage gouvernemental sans le mouvement contestataire qui a fait tomber le régime IBK, le président de la Transition, Bah N’Daw et son Premier ministre reconduit pourraient rater le coche et manquer une occasion de réajuster la marche vers le retour à la normale.

En renouvelant sa confiance au Premier ministre Moctar Ouane pour poursuivre sa mission de chef du gouvernement, le président de la Transition veut aller à une équipe gouvernementale de « grande ouverture ». Le chef de l’Etat est en passe de concrétiser sa volonté de rassembler le plus grand nombre d’acteurs issus des forces vives du pays, afin de se donner plus de chance de succès, dans les missions assignées à la Transition.

Même si les exigences soumises au chef de l’Etat par le M5-RFP n’ont pas été satisfaites, il est hautement souhaitable d’obtenir l’adhésion de ce regroupement politique au sein du futur exécutif de la Transition. Ceci, dans la mesure où les uns et les autres prônent une plus grande inclusivité dans la gestion de cette période transitoire.

En effet, que ce soit de la part des partenaires du Mali ou de la majorité des acteurs de la vie sociopolitique nationale, l’on souligne qu’il faut une « union sacrée » des Maliens pour aider le pays à sortir de la grave crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis 2012. Comment alors réaliser cette union des forces vives si certains pôles politiques doivent, pour des frustrations et désaccords avérés, être laissés en marge de la prochaine équipe gouvernementale. Surtout que le M5-RFP n’est pas aussi représenté au sein du Comité d’orientation stratégique censé impulser les réformes politiques et institutionnelles souhaitées par tous. Comment comprendre que les acteurs aussi décisifs qui ont quasiment poussé le régime IBK à sa chute ne jouent pas un rôle significatif dans la conduite des affaires vers la normalité institutionnelle ?

En outre, il est certain que l’ébullition actuelle du front social et le malaise social généralisé dans le pays peuvent être résorbés avec une implication décisive des tombeurs sociopolitiques d’IBK. Il est donc indiqué de chercher à obtenir une sorte de modus vivendi avec le M5-RFP pour maximiser les chances de « pacifier » la transition. Se refuser à cette lecture de la situation serait quasiment faire preuve d’une certaine cécité politique.Car, il ne faut pas oublier que les militaires n’ont fait que « parachever » la lutte de contestation menée avec détermination par le M5-RFP. Ce regroupement au sein duquel on compte plusieurs partis et leaders politiques et de la société civile ne devrait pas être marginalisé dans la distribution des rôles durant cette Transition.

Si les démarches ne sont pas menées dans le cadre des consultations avant la formation du gouvernement pour que le M5-RFP ajoute de l’eau à son vin pour intégrer l’exécutif de cette transition, l’on peut parier que le désir de stabiliser le pays pourrait être un mirage. Aucun sacrifice ne doit donc être de trop pour poser les bases du renouveau malien.

Boubou SIDIBE

Source : Maliweb.net

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