Vie chère : comment le ministre du Commerce a fait capoter les négociations

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Des denrées alimentaire de première nécessité
Des denrées alimentaire de première nécessité

Parmi les différentes crises qui secouent le Mali, en ce moment, celle relative à la vie chère préoccupe certainement bon nombre de citoyens maliens. Pourtant, depuis leur arrivée, les nouvelles autorités de la transition ne cessent de nous faire croire à longueur de journée qu’elles font tout ce qu’elles peuvent pour ramener les denrées notamment de première nécessité à des prix abordables. Alors qu’à y voir de près, on se rend compte que rien n’est fait. Pire, les autorités semblent même entretenir ce fardeau sur les épaules des populations.

Un vrai faux-semblant ! Voilà le qualificatif qu’on peut donner aux efforts actuels consentis par les autorités pour lutter contre la vie chère. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement fait du trompe-l’œil sur cette question. On est même en droit de se demander à quoi elles jouent.

C’est vrai que les autorités au plus haut niveau sont toutes interpellées, toutefois, celle que l’on doit citer le plus dans cette démarche, c’est surtout le ministre du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed. Son incapacité et son manque d’anticipation sur les problèmes sont avérés.

Apparemment, tout cela n’est que le fruit de son inexpérience à gérer les affaires publiques. Le sieur Mahmoud Ould Mohamed a certes été agent de certaines ONG, mais il n’a jamais servi dans le public.

Revenons aux faits. À plusieurs reprises, on était tout proche de trouver un accord au grand bonheur des consommateurs maliens. Mais le ministre du Commerce, à cause de son inexpérience, a tout fait voler en éclats.

Le premier exemple concerne les négociations avec le syndicat des bouchers. Alors que le gouvernement était proche de la conclusion d’un accord pour 30 000 Fcfa par carcasse abattue, le ministre a offert gracieusement la somme de 45 000 FCFA. Le ministère des Finances n’ayant pu supporter cette différence de 15 000 Fcfa, l’accord a donc échoué et les bouchers ont alors été contraints à pratiquer les prix initiaux.

Il en est de même pour le ciment. En effet, l’accord, obtenu, prévoyait de fixer le prix à 95 000 Fcfa la tonne pour le ciment local et 100 000 Fcfa pour le ciment importé. Au lieu de cela, la tonne est à 115 000 Fcfa pour le ciment local et plus de 120 000 Fcfa pour celui importé.

Là encore, l’incompétence du ministre du Commerce a été démontrée plus d’une fois. Au lieu de trouver une solution à ces problèmes, le ministre Mahmoud Ould Mohamed a choisi de se faire remarquer dans des déplacements inutiles et sans aucun intérêt pour le pays.

Cette situation ne peut continuer puisque la rue ne cesse de gronder. Pratiquement, toutes les semaines, nous assistons à des manifestations de populations réclamant une baisse des prix.

Là encore, au-delà du ministre, ce qui apparaît, c’est surtout l’incompétence de ses services techniques à organiser le secteur du commerce marqué par une anarchie indescriptible, sous les yeux impuissants voire complices des autorités, notamment du ministère du Commerce.

Tout compte fait, la flambée des prix des denrées de première nécessité est bien une réalité. C’est dire que la gouvernance de rupture prônée par le chef du gouvernement tarde à se matérialiser. Une situation qui s’explique notamment par le manque de volonté politique.

Cheick Bougounta CISSE

Source : Le Wagadu

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