Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Mahmoud Ould Mohamed, semble se satisfaire des nouvelles mesures gouvernementales visant à atténuer la flambée des prix des produits de première nécessité. Ces prix ne cessaient de grimper, jusqu’à ce que le pain s’invite dans les débats avec la levée de boucliers des maliens face à cette situation traduisant, selon nombre de nos compatriotes, l’incompétence du Gouvernement. Face à la situation, le gouvernement a pris des décisions courageuses lors du Conseil de ministre du mercredi 10 novembre 2021, en abandonnant les droits de taxes sur certains produits de première nécessité importés. Ces mesures ne dédouanent cependant pas le ministre Ould Mohamed qui n’a pas sa place dans le gouvernement, puisque incapable d’assumer sa responsabilité !
Celui-ci se contente en effet à vouloir expliquer, sans convaincre, que les prix de certains produits connaissent une augmentation en raison essentiellement des facteurs exogènes combinés à un certain nombre de menaces endogènes, quand bien même le rôle d’un ministre est de résoudre des problèmes et non le contraire ! Pour rappel, les efforts consentis par le gouvernement sont traduits par l’octroi de subventions directes à la consommation ou à la production, voire l’abandon des droits et taxes à l’importation des produits comme le sucre, l’huile alimentaire, la viande bovine, le lait, les hydrocarbures, le blé, le gaz butane, la graine du coton etc.
Mais que dit le ministre par rapport aux prix élevés de la viande qui reste un luxe pour le malien moyen, ou encore pour ce qui concerne le riz, des produits de grande consommation qui sont aujourd’hui hors de portée ? On sait que dans le cadre de la subvention de la viande bovine par le Gouvernement, à travers une opération spéciale, le prix de la viande bovine avec os avait été fixé à 2 300 FCFA et sans os à 2 800 FCFA, cela en application d’un Protocole d’accord relatif à la commercialisation de la viande bovine à Bamako et Kati. Si la mesure a été applaudie à l’époque, la joie n’aura cependant été que de courte durée, le ministre Mahmoud Ould Mohamed ayant pris la décision sur lui de suspendre ladite subvention sans motif valable !
Pour rappel, en début juillet 2021, le ministre de l’Industrie et du Commerce et les Syndicats des bouchers avaient signé un protocole d’accord prenant en compte la commercialisation de la viande à Kati et à Bamako. Dans cet accord, les autorités, à travers le Ministère du Commerce, avaient pris l’engagement de payer aux bouchers une subvention à la consommation de 45 000 FCFA par carcasse de bœuf abattu. Une entente qui avait permis aux bouchers de céder la viande bovine avec os à 2 300 F CFA et la viande bovine sans os à 2 800 FCFA.
Mais à peine deux semaines après, tout chamboula, lorsque le ministre Ould Mohamed a pris la responsabilité sur lui de suspendre la subvention, au motif qu’un syndicat de bouchers, un seul syndicat, s’était unilatéralement retiré du Protocole d’accord. Une décision qui avait amené les autres syndicats signataires du Protocole à protester pour demander aux autorités de respecter l’accord signé avec eux. Du côté du Ministère, on a tenté d’expliquer ce manquement aux termes de l’accord par la lourdeur de la procédure administrative de paiement. Un argument qui ne tenait d’ailleurs pas, alors que certains bouchers avaient pris l’engagement de continuer à fournir les consommateurs aux prix consignés dans le protocole d’accord.
Et depuis, une certaine anarchie s’est installée dans le secteur, chaque boucher vendant, à ce jour encore, sa viande selon ses propres prix. Cela est connu de tous, mais le ministre n’en parle pas ! En termes plus clairs, les consommateurs ont été tout simplement menés en bateau par le gouvernement, via le ministre du Commerce Mahmoud Ould Mohamed. Ces derniers dénoncent l’indifférence des autorités nationales par rapport à la cherté de la vie et demandent, outre le prix de la viande, la baisse des prix de tous les produits alimentaires (riz, maïs, sucre, lait…) qui restent, malgré les assurances du ministre, hors de portée. Une situation qui doit forcement interpeller les gouvernants qui ne peuvent fermer les yeux sur la souffrance des Maliens.
Et il n’y a pas de manière de procéder, soit le ministre Mahmoud Ould Mohamed s’assume, soit il doit être chassé, le rôle d’un ministre étant de gérer les problèmes et non se perdre dans des conjectures !
Flani SORA
Notre Voie