En l’espace de quelques jours, trois événements sensationnels se sont produits successivement. Après le scandale de l’éducation sexuelle complète, nous apprenons avec stupéfaction qu’il y a au Mali une armée secrète de «Moutahadines» qui couchent avec les belles femmes maliennes au teint clair, à raison de 10.000 francs.
Il s’agit d’une nouvelle forme de mariage conclue verbalement entre deux personnes de sexes opposés pour une période déterminée. De l’adultère en fait. Là où le Coran ne permet que quatre épouses, les «Moutahadines» maliens, leaders religieux autoproclamés, ont trouvé l’idée de se faire des harems, mettant ainsi dans leurs pantalons amples des femmes à bon prix. Le hic, c’est que dans le même temps, ils mettent dans leurs ventres des moutons maliens plus chers que les dames. Très vite, tout mauvais exemple devient la mode au Mali. Comme la «moutahanisation» vient de certains que les Maliens estiment être des descendants du Prophète Mahomet alors qu’il n’y a pas plus faux qu’eux, les femmes, en dépit de leur statut fragile dans une société déjà vermoulue par des sectes dangereuses, risquent de devenir du «wantèrè» (soldes), des habits de seconde main ou des papiers hygiéniques. La sous-région ne tardera pas à emboîter le pas. Qui ne voudra pas des belles rondeurs presque gratuites quand il y a une caste très adorée qui marchande les femmes ? Tous les marabouts arriveront sur des tapis volants pour le « jihad sexuel! ».
Le deuxième choc est venu du pays de Zuma. «En Afrique, il y a plus de Prophètes que dans l’Ancien et le nouveau Testament», a déclaré Robert Mugabe. Après le pasteur zimbabwéen, Paul Sanyangore qui a parlé en ligne directe avec Dieu au téléphone portable il y a quelques années, un autre, le Sud-Africain AlphLukau, est allé plus loin dans les miracles en ressuscitant un mort! Une clownerie moyenâgeuse qui lui a valu des railleries sur les réseaux sociaux.
La résurrection a fini par frapper aux portes du Mali. On dirait que le pasteur Sud-Africain y est passé pour se venger et faire cesser les rires. Le lendemain de la présentation par la France de son bilan anti-terroriste au Sahel, Amadou Kouffa, rebelle centriste du pays, sort subitement sur une vidéo de 20 minutes, publiée par France 24 pour démentir sa mort qui avait été annoncée par RFI et confirmée par les autorités maliennes. Le visage de l’homme qui lui ressemble est frais, tête enturbannée, nez chaussé de lunettes, barbichette teintée au rouge, comme s’il venait d’un salon de luxe beauté. Il se moque de la France. Le présentateur du journal a mis l’accent, le qualifiant de rebelle peulh. Cette sortie pourrait viser implicitement les «émotions nègres», attisant ainsi le feu de la haine contre cette ethnie. Kouffa se réclame d’une rébellion du Macina qui regrouperait l’ensemble des Peulhs. Mais est-ce à dire que c’est le cas ? Le récit des déplacés qui sont actuellement à Bamako le réfutent. Aucun d’eux ne se reconnaît dans les actes de ce jihadiste. Qui plus est, ils enfoncent les clous en disant que les Dozos qui multiplient les attaques et les tueries massives ne sont pas des Dogons, mais des mercenaires déguisés. Le faux problème des Peulhs qui sont au nombre de 40 millions dans la sous-région se pose au Mali, au Burkina Faso et au Nigéria. Il ne faut donc pas repousser d’un revers de main le fait qu’il s’agirait d’une déstabilisation orchestrée de l’extérieur, encouragée évidemment par des ennemis de l’intérieur à des fins personnelles, et qui embraserait la poudrière ethnique. L’effet recherché serait la théorie du chaos, la déconfiture de nos Etats en vue de faire main basse sur les richesses dont ils regorgent. Tout est bien pour y parvenir, même les multiples grèves traduisant toute l’aigreur sociale pourraient être utilisées aussi comme détonateur.
Ce n’est pas nouveau de voir de grands terroristes qui reviennent à la vie après leur mort. Abou Zeid d’AQMI l’a été plusieurs fois, mais, il refaisait surface de façon miraculeuse. L’armée nigériane a déclaré que le chef de Bokoharam, Abubakar Shekau, avait été grièvement blessé lors des combats le 30 juin 2013, qu’il aurait été transporté au Cameroun où il aurait succombé à ses blessures. Quelque temps après, il est apparu dans une vidéo et a nargué le monde en ces termes : «Me voilà en vie! Je ne mourrai que le jour où Allah m’ôtera le souffle!…Le souhait des infidèles du monde ne va pas me tuer. C’est ce qu’Allah a décrété pour moi, c’est pourquoi je suis en vie! Nous suivons les injonctions du Coran sur la Terre d’Allah!..»
Une question se pose: où les jihadistes ont-ils eu les armes ultramodernes, les munitions, médicaments et les chars qui coûtent des millions d’euros ? La thèse avancée est qu’ils les enlèvent dans les bases militaires des pays envahis. La réalité est que ces armes sophistiquées sont vendues volontiers plus à des groupements terroristes qu’à des Etats souverains! Ce sont les compères, alliés occidentaux qui les leur fournissent. Ensuite, au nom d’une lutte contre le terrorisme, ils font voter au Conseil de sécurité de l’ONU des résolutions qui permettent de décréter l’embargo contre un Etat ou d’y intervenir militairement, sous prétexte de vouloir redresser la démocratie ou de défendre des droits de l’Homme, le dessous étant le désir ardent de pêcher abondamment en eaux troubles. Par exemple, pour lutter contre Daesh en Syrie, les USA ont construit une base militaire sur l’un des plus grands gisements de pétrole et de gaz du pays! Ce n’est pas un hasard: les richesses sont pillées impunément.
A travers leurs ‘’médias-mensonge’’ dont le degré de prostitution dépassent la vitesse de la lumière, les alliés occidentaux mettent à mort des chefs jihadistes pour donner l’impression de lutter effectivement contre cette menace. Ensuite, ils les ressuscitent en temps voulu pour dire que la lutte est loin d’être gagnée et qu’il faudra rester encore pour des années.
Dans les Etats de la sous-région, les terroristes ont de beaux jours devant eux à cause du fanatisme auquel nous nous adonnons. Le miel attire mieux les mouches. La défaite de l’Etat islamique en Syrie et en Irak indiquera le chemin du Sahel à tous les terroristes qui se sentiront les nouveaux princes des contrées. Le manque de matériels nécessaires de défense et le soutien dont ils bénéficieront de la part des populations endoctrinées leur donneront le vent en poupe. Du nord du Mali d’abord, puis vers le centre avec des ricochets réguliers au Burkina Faso, et enfin à quelques dizaines de kilomètres de Bamako au moment actuel, la machine infernale qui sème la panique se fraie du chemin. Chaque frappe plus proche est censée nous obliger de sauver nos têtes, oubliant ainsi le nord du pays qui s’en va sur la pointe des pieds.
Lors de sa dernière visite au Mali, le PM français Edouard Philippe a laissé entendre que le combat contre le terrorisme porte des fruits, mais qu’il est loin d’être gagné. Si le mandat de la force Barkhane devait venir à terme, la résurrection de Kouffa le prolongerait encore de quelques années, et des contingents supplémentaires seraient largués. Ainsi, le gibier reste dans la besace du chasseur.
L’impression se crée que les soldats venus d’ailleurs qui meurent au Mali sont considérés comme des offrandes sur l’autel de la lutte contre des terroristes supposés, alors qu’en vérité, c’est une lutte contre leurs ombres. Le seul vrai «fruit» qu’apporte l’opération Barkhane aujourd’hui, ce sont bien les soldats maliens et ceux de la sous-région qui sont régulièrement massacrés sous des regards silencieux, et nul ne songera jamais à les ressusciter.
A qui la faute ? Quand on accueille à bras ouverts des syndicats de malfrats, et qu’on ne veut pas nourrir sa propre armée, les enfants du pays deviennent le pain qui nourrit celle des autres, et les terroristes ne sont que le beurre qu’on y étale pour bien se régaler.
Sékou Kyassou Diallo
Source: Le Démocrate