La Commission Nationale des droits de l’Homme (CNDH) a condamné, dans un communiqué qui nous est parvenu hier, les violences liées aux pratiques de l’esclavage par ascendance dans le village de Diandioumé, commune de Gogui, cercle de Nioro du Sahel dans la région de Kayes. Cette structure nationale des droits de l’homme a interpellé et les auteurs de ces pratiques anormales et l’État.
Encore de l’esclavage par ascendance ! Cette pratique tant décriée par la CNDH dans la région de Kayes vient de faire parler d’elle. Elle est encore source de violences dans le village de Diandioumé qui ont fait des morts et des blessés. « La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) exprime sa très vive préoccupation face à la recrudescence des actes de violence liés aux pratiques de l’esclavage par ascendance dans la Région de Kayes, en particulier dans le village de Diandioumé, Commune de Gogui, Cercle de Nioro du Sahel. Elle s’incline devant la mémoire des personnes ayant perdu la vie, le 1er septembre courant, et souhaite prompt rétablissement aux blessé(e)s », a-t-on lu dans le communiqué.
La CNDH a rappelé les dispositions de l’article 2 de la Loi fondamentale du Mali selon lesquelles « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ». Elle a ainsi condamné avec la plus grande rigueur les violences perpétrées sur des personnes en raison de leur soi-disant statut « d’esclave ».
La commission dirigée par Aguibou Bouaré a invité le Gouvernement à tout entreprendre pour mettre fin à ces violences. Elle a également appelé les compétentes de « poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’homme ». Elle dit réitérer son appel à l’attention du Gouvernement « à l’effet d’initier dans les meilleurs délais un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de ‘’ l’esclavage par ascendance’’ au Mali, en général, dans la Région de Kayes, en particulier ».
La Commission a, enfin, appelé les populations concernées à cesser tout acte de violence, toute justice privée et à œuvrer en faveur de la paix et de la cohésion sociale.
Il faut rappeler que la CNDH a même eu à loger, durant des jours, des citoyens qui ont fui leur localité à cause de cette pratique.
Boureima Guindo
Source : Le Pays