Aguibou Bouaré, Président du CNDH : ‘’Nous préparons une mission d’envergure sur le respect des mesures barrières dans les prisons’’

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Le coronavirus constitue «une grave menace» aujourd’hui pour le monde entier. Même les lieux de détention n’y échappent pas.  C’est dans ce cadre que Maliweb.net s’est entretenu avec le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré, pour qu’il  nous  livre les mesures prises par les autorités maliennes  afin d’empêcher  l’introduction voire la propagation de la pandémie du Covid-19 dans les lieux de détention du pays.

Quelles sont les mesures mises en place pour protéger les détenus contre la pandémie du Covid-19 ?

Nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour éviter que le virus s’introduise dans les lieux de privation de liberté. Au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas  encore recensé un seul  cas de contamination dans les lieux de privation de liberté. Pour cela,  nous remercions Dieu. Une pandémie dans un lieu de détention serait une catastrophe. C’est  cette raison qui a insisté les autorités à prendre un certain nombre de dispositifs. Il s’agit d’une distribution des kits sanitaires, des campagnes de sensibilisations auxquels la CNDH a été associée et des mesures de désengorgements par rapport à un certain nombre de détenus. Toutes ces mesures ont pour objectifs d’empêcher à ce que les prisons puissent enregistrer des cas de contaminations. Nous sommes en contact permanent avec le ministère de la justice pour la mise œuvre de ces mesures.

Avez-vous effectué  des visites pour constater si les mesures barrières sont appliquées dans les prisons ?

A ce jour,  nous n’avons  pas encore visité aucune prison du Mali pour constater l’observation des mesures barrières. Mais nous avons contribué en envoyant des sanitaires à travers le ministère de la justice dans les lieux de détentions. Nous sommes en relation aussi avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR). Cette organisation a déjà commencé à faire des contrôles d’enquêtes pour s’assurer de la mise en place effective des mesures barrières. Nous sommes en train de préparer une mission d’envergure par rapport aux monitorings des lieux de privation de liberté en lien avec le Covid-19. Ça commence par la préparation des TDR, c’est à dire les termes de références pour choisir la composition de l’équipe. Il faut également prendre un certain nombre de mesures sanitaires parce que une chose est d’aller vérifier et l’autre c’est de ne pas prendre de risque d’aller contaminer ou de se faire contaminer. Donc,  il y a un certain nombre de mesures à prendre avant d’aller.

Quel commentaire faites-vous du décret  présidentiel graciant certains détenus ?

En tant que défenseur de droit de l’Homme nous estimons que c’est une bonne chose,  car elle répond aux recommandations du Haut-Commissariat des droits de l’Homme, mais aussi elle a toujours été le sens de l’appel de notre organisation. Les défenseurs de droit de l’Homme prônent le principe de la liberté et l’exception de la détention. C’est un décret qui concerne les personnes vulnérables, c’est à dire les personnes âgées, les femmes enceintes, les femmes allaitantes. Et surtout le cas des mineurs qui ont besoin d’être encadrer pour leur insertion sociale que d’être dans une prison. Nous approuvons la mesure et nous l’encourageons même au-delà de la pandémie du Covid-19. Nous ne souhaitons pas pour les cas des  crimes avérés la mise en liberté de ces personnes,  mais s’il s’agit des délits mineurs nous pouvons trouver des peines alternatives à l’emprisonnement.

Propos recueillis par Mamadou KONATE

Source : Maliweb.net

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