Amadou H Sanogo dans la logique d’une démission de l’armée

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Amadou Haya sanogo lors du meeting
Amadou Haya sanogo lors du meeting

En dépit de la suspension de sa tournée post-carcérale qui s’est finalement limitée à l’étape de Segou, le Général Amadou Haya Sanogo n’a renoncé d’un pouce aux ambitions politiques qu’il mijote depuis son élargissement. L’ancien prévenu pour enlèvement et assassinat de « bérets rouges », selon nos sources, demeure plus que jamais déterminé à tirer le maximum politique de cet élargissement dont il n’a pourtant bénéficié que par le concours d’une loi d’entente nationale du reste très mitigées. Il se susurre que c’est pour les besoins de cette cause que le tombeur d’ATT s’apprête à emboîter le pas à son ancien collaborateur, Moussa Sinko Coulibaly. Il afficherait une disponibilité irréversible à troquer définitivement le treillis contre le boubou et compte ne pas rater le rendez-vous de la prochaine présidentielle dont le processus est conduit au pas de charge depuis l’annonce officiel du chronogramme des élections générales.  Comme quoi, Sanogo s’apprête à devenir le troisième Général de l’armée malienne à démissionner pour une cause politique.

Le combat de survivance d’Oumar Mariko

Dans la lutte contre la disette financière qui torture les formations politiques depuis la chute d’IBK et l’avènement d’une transition, Oumar Mariko se distingue par plus de détermination, d’entregent et de motivation. Et pour cause, alors que d’aucuns y vont d’une mainmorte et se contentent de simples dénonciations publiques, le président de SADI est l’initiateur d’une action judiciaire déclenchée en bonne et due forme contre le gouvernement pour sa suppression de fait et unilatérale de l’aide publique aux partis politiques. Oumar Mariko a en effet saisi la section administrative de la Cour Suprême pour que soit rétabli de droit la manne dont les formations politiquement sont injustement sevrées, depuis deux exercices budgétaires déjà. Une démarche qui ne manque certes pas d’adeptes parmi les contempteurs des partis politiques, mais manifestement illégale en vertu de l’indexation de l’aide au budget d’Etat. Quoi qu’il en soit, le SADI, à la différence de beaucoup d’autres entités politiques, joue plus sa survie dans cette bataille pour le rétablissement du financement public, pour un parti qui ne tire aucun revenu de quelques strapontins ou maroquins. Et dont les sources ont tari aux niveaux de nombreuses connexions internationales.

 

Silence, une retraite dorée se prépare pour le président Malick Diaw

Porté au perchoir par défaut, le Colonel Diaw n’en affiche pas moins de prétentions matérielles à la hauteur d’un président légitimement élu. En plus de jouir du même traitement que son prédécesseur, ses avantages, de source bien introduite, pourraient connaître un bond spectaculaire à dépasser tout entendement.

En effet, il se mijote au CNT l’avènement d’une étrange législation en rapport avec un traitement supplémentaire au profit des anciens présidents d’organe législatif. Le texte, selon notre source, traite d’un renforcement de leur protection sécuritaire doublé d’un régime spécial de retraite cumulativement avec celle dont ils bénéficieraient de leurs corps d’origine. Comme il est loisible de le comprendre, la gratification concerne l’ensemble des anciens présidents de parlement et d’organe législatif mais elle est surtout taillée à la mesure du président Malick Diaw. Toutefois, ladite législation, selon notre source, est portée par un autre de ses collègues, en l’occurrence Gabriel Magma, sous la forme d’une proposition de loi. Cette dernière devait être examinée la semaine dernière mais tout indique que le processus est suspendu en attendant de mieux préparer la démarche à la consommation publique. En tous les cas, la proposition pourrait tout aussi bien rencontrer l’obstacle d’un défaut de promulgation par le président de Transition.

 

Et Moussa Sinko est sans remords

Le jeune général démissionnaire de l’armée, Moussa Sinko Coulibaly, n’est pas homme à rougir de son passé de putschiste ainsi que de sa responsabilité dans les conséquences désastreuses de cet acte, aussi gênant soit-il. Il l’a prouvé, jeudi soir, lors de son passage à l’émission Grand Jury de Renouveau TV, en affirmant n’éprouver le moindre remords des tournures prises par la rupture institutionnelle de 2012. L’ancien directeur de cabinet du président du CNRDRE estime que leur démarche doit être jugée sur ses motivations profondes dont la gouvernance chaotique. Quid des interrogations sur l’opportunité d’un coup d’Etat avec des graves répercussions sur l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Etat sur le territoire national ? L’approche de Moussa Sinko sur la question est d’une simplicité à friser la banalisation sur fond de bonne conscience. Pour lui, en clair, ça n’est pas le fait d’engendrer une situation pire que celle qu’elle a remplacé qui rend une démarche inopportune.

Rassemblées par la Rédaction

Source : Le Témoin

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