ÉDITO : La religion avant la tempête ?

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La piété avant la contestation, l’amour du prochain avant la confrontation. Très amère après la dispersion par les forces de l’ordre de sa marche non autorisée le 16 novembre, l’opposition promet de revenir plus forte après le Maouloud. Nul besoin d’être une lumière pour savoir que la répression de cette marche n’avait pas lieu d’être. Elle ne contribuait qu’à exacerber un climat déjà délétère. Fidèle à ses principes, peut-être «inspirés » des « marcheurs blancs», l’opposition a annoncé la tenue d’une grande marche, sur toute l’étendue du territoire, pour le 4 décembre. La pré-mobilisation se fait déjà sentir sur les réseaux sociaux, entrecoupée de messages souhaitant un excellent Maouloud aux fidèles musulmans. Assurant vouloir cette fois-ci aller au-delà de la « simple condamnation », l’opposition envisage des actions judicaires et des interpellations à l’Assemblée nationale. Des débats qui, s’ils se tiennent, ne manqueront sûrement pas d’intérêt. Après une célébration religieuse où le gouvernement sera sous le feu des projecteurs, un second front de contestation s’est déjà positionné pour faire la lumière sur la mystérieuse disparition de notre confrère Birama Touré. Son comité de soutien demande au Premier ministre de s’impliquer personnellement, car les « révélations » faites dans différents médias pourraient servir à la justice pour avancer sur le dossier. À défaut, il promet de mettre la pression sur les autorités, notamment par des sit-in ou d’autres actions, dont les spécificités ne sont pour l’heure pas connues. Le mouvement de protection de la presse privée contre les violences s’est lui aussi déclaré outré par l’agression des journalistes lors de cette « fameuse » marche de l’opposition. Par la plume de son président, il assure qu’il mènera des actions dans les prochains jours afin que « les journalistes ne soient plus des cibles ». Toutefois, son esprit et son énergie devraient être tournés vers une autre obligation, légale. Celle de se défendre lors de sa comparution pour « diffamation », le 29 novembre au Tribunal de la Commune V !

Boubacar Sidiki HAIDARA

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