Les habitants de Bandiagara ont reçu la visite d’une importante délégation interministérielle mercredi. Les ministres de la Défense, de la Réconciliation nationale, et le ministre délégué à l’action humanitaire se sont rendus dans cette ville du centre du pays. Après le massacre vendredi dernier de 31 personnes à Songho, près de Bandiagara, les habitants avaient entamé au début de la semaine un mouvement de désobéissance civile, afin d’exiger des autorités davantage de moyens pour la sécurité.
Depuis mardi, les services publics ne sont plus assurés à Bandiagara, en dehors des transports, des centres de santé et des commerces. Les habitants ont largement répondu à l’appel à la désobéissance civile lancé pour exiger des autorités une présence militaire plus importante.
Oumar Guindo, journaliste, est l’un des membres de la commission d’organisation du mouvement. « Les populations ont commencé à lancer ce cri il y a plusieurs années, à travers des marches, des pétitions, et les gens n’ont pas été entendus. Malheureusement, il y a eu l’événement du vendredi entre Songho et Bandiagara. Donc c’est ce qui a conduit à cette désobéissance civile. »
Pour répondre aux habitants de Bandiagara, trois ministres ont fait le déplacement, dont le colonel Sadio Camara à la Défense et le colonel major Ismaël Wagué à la Réconciliation nationale, deux membres de la junte à l’origine du Coup d’Etat militaire d’août 2020. Egalement présent, le ministre délégué à l’action humanitaire, l’imam Oumarou Diarra.
Leurs promesses ont été écoutées attentivement par Amadou Lougué, président du Conseil de la jeunesse de Bandiagara et membre de la commission d’organisation du mouvement de désobéissance civile. « Le ministre de la Défense nous a fait savoir qu’une unité est sur place, une unité est déjà arrivée à Bandiagara et d’autres renforts sont au cours de route. Des actions sont en cours pour ramener la sécurité dans la zone. »
Les organisateurs du mouvement de désobéissance civile se réuniront ce jeudi pour décider de la suite ou de l’arrêt du mouvement.
Par rfi.fr