Energie du Mali (EDM) semble maudire à présent ses clients institutionnels passés maîtres dans l’art de cumuler les factures impayées. A elle seule l’Assemblée nationale traîne une ardoise de 3milliards de F CFA alors qu’elle a disposé d’un budget de 14 milliards de nos francs avant sa dissolution par le président Ibrahim Boubacar Keïta renversé le 18 août dernier suite à une insurrection populaire.
La société n’a pas brillé par le courage d’interrompre la fourniture d’électricité, comme elle l’a fait avec nombreux particuliers. Le Directeur général qui s’est illustré dans ce geste avec les clients institutionnels, dont le parlement, a été évincé de son fauteuil. Son acte a été assimilé à une raclée. Son remplaçant qui a vu là un sérieux avertissement s’est bien gardé de chausser ses bottes en la matière.
Les choses se seraient bien passées si la canicule qui sévit présentement n’était accompagnée de coupures intempestives, occasionnant un manque à gagner énorme. Vendeuses de glace, de poisson, constructeurs métalliques, voient leurs chiffres d’affaires s’affaisser. Les ménages passent des nuits dans le noir. Le contenu des réfrigérateurs pourrit, les ventilateurs ne tournent plus et les climatiseurs sont à l’arrêt. Une vague déferlante de colère est parvenue jusqu’aux oreilles du ministre en charge de l’énergie qui ne pouvait plus faire l’économie d’une sortie explicative.
L’offre peine à combler la demande. Le déficit est exacerbé par la faiblesse de la puissance contractuelle – de 100 MW contre 60 au plus fort de la crise actuelle – fournie par la Côte d’Ivoire combinée à la vétusté de l’outil de production. Une franchise qui se veut désarmante.
Les besoins d’investissements sont évalués à quelque 2.300 milliards de nos francs. Promesses de ministre : trois barrages hydroélectriques sur le fleuve Niger seront lancés avant la fin de la transition. Un espoir qu’il veut vendre aux clients de la société pour qu’ils digèrent mieux les désagréments causés.
Nouvelle législation
Point bois brut ne sortirait
Celui qui éprouve de l’enthousiasme pour une cause est désireux de le communiquer aux autres. Une raison profonde qui a poussé la Direction nationale des eaux et forêts à s’expliquer sur le holà mis sur les exportations de bois brut, principalement vers la Chine. Notre pays a nourri l’ambition de faire de la valeur ajoutée, c’est-à-dire la transformation du bois brut en produits finis ou semi-finis sur place avant de l’exporter.
La réforme engagée vise à marquer une rupture avec la mesure d’interdiction pure et simple d’exportation du bois. La nouvelle législation introduit la notion de bois brut. Et puisque personne n’est à mesure de donner un chiffre sur le potentiel malien, le salut viendra des cartographies aériennes appuyées par des recherches au sol. Lesquelles renseigneront les services des eaux et forêts et les exploitants de l’emplacement exact des espèces et les périmètres à exploiter.
Grand-mère avait raison lorsqu’elle recommandait des feuilles et des écorces de certaines espèces d’arbre pour guérir les maladies. En effet, les médicaments d’origine végétale ont connu un plein essor, et les résultats à venir vont davantage étonner. Les travaux de la Division de la médecine traditionnelle laissent entrevoir des possibilités immenses. Les tradi-praticiens connaissent aussi des avancées. Dans ce milieu tout comme dans les industries pharmaceutiques les secrets sont bien gardés.
Cercle de Djenné
Les armes crépitent à nouveau
D’aucuns étaient anormalement tranquilles et poussaient des exclamations admiratives tout à fait incompréhensibles. L’objet de leur gaieté était l’accord conclu au centre du pays à grand renfort de publicité entre les djihadistes se revendiquant d’Amadou Koufa et le groupe d’autodéfense d’An Ambassagou à dominante dogon. Eh bien ! Le sourire émerveillé d’il y a deux ans a depuis une semaine cédé la place à des affrontements violents et meurtriers. A l’origine, les djihadistes ont chanté une drôle de chanson : le prélèvement de la zakat, un impôt islamique sur la récolté de riz des paysans qui ont opposé une fin de non recevoir.
Ainsi contrariés, les combattants du Front de libération du Macina n’ont rien trouvé de plus malin que de recourir au crépitement des armes sans envoyer de faire-part. La guerre est cela aussi : on ne sait jamais où les balles de fusils mitrailleurs ou de kalachnikov vont tomber, on sait seulement qu’elles peuvent tomber.
Après tout les « dozos »se sont habitué à la guerre, mais ne pourrais pas s’habituer à voir une partie de leur récolte les filer entre les doigts.
Ici, dans le cercle de Djenné, on a appris à ses dépens qu’on ne pactise pas avec le diable. Parce que le diable a toujours vu dans un accord le symbole d’une faiblesse. Et les djihadistes font figure de diable.
Rassemblées par la Rédaction
Source : L’Informateur