Après une tournée à l’intérieur et à l’extérieur du pays au cours de laquelle il a rencontré et échangé avec les Maliens, le président du parti Yelema, Moussa Mara s’est dit rassuré de l’espoir que gardent les Maliens en l’avenir de ce pays. Il a été interrogé par notre rédaction.
Le Pays : M. Le président, vous revenez d’une tournée à l’intérieur du pays. Quel a été votre constat. Qu’est-ce que les Maliens, selon vous, pensent de l’avenir de leur pays ? Gardent-ils encore l’espoir, surtout avec l’insécurité qui se généralise, les valeurs sociétales qui se dégradent, le vivre ensemble menacé… ?
Moussa Mara : La première chose à savoir est que mes tournées s’inscrivent dans une activité régulière que je mène depuis pratiquement 2006, avant mon entrée en politique et qui se sont intensifiées depuis 2010 à la création du parti et surtout 2015 depuis ma sortie de la primature.
Je ne me suis jamais arrêté de tourner à l’intérieur du pays et à l’extérieur à la rencontre de nos compatriotes. A la date d’aujourd’hui j’ai personnellement visité 34 pays africains et 51 pays dans le monde pour aller à la rencontre avec nos compatriotes. Je suis allé à certains endroits, dans certains pays (Kitwe en Zambie, Denver aux Etats Unis, Winnipeg au Canada, Oxford en Angleterre, Ningbo en Chine ou encore Ziguinchor au Sénégal et Malam au Niger…) qui ne sont pas visités même par nos Ambassadeurs. Tout cela pour rencontrer nos compatriotes. A l’intérieur du Mali, j’ai personnellement visité près de 300 communes sur les 703 que compte le pays et parcouru des milliers de kilomètres de routes quasiment impraticables ; là où les populations peuvent faire des années sans recevoir de visite d’autorités.
La seconde chose est que ma motivation principale pour faire ses rencontres est de comprendre toujours mieux les difficultés de notre pays et de nos populations pour contribuer à les résoudre. Voir, entendre sois même et surtout vivre ses difficultés ne serait-ce que quelques instants est la meilleure manière de les comprendre. C’est ce qui me fonde à penser que la première problématique du pays est le désenclavement. Nous avons en de nombreux endroits plus besoin de pistes pratiques que d’eau ou de centre de santé. Cette problématique n’est pas encore suffisamment prise en compte par les autorités.
Les visites actuelles effectuées ont porté sur les régions de Koulikoro et Kayes à travers les cercles de Bafoulabé, Yelimane, Kayes, Diema, Kolokani, Dioila, Banamba, Koulikoro, Kati et kangaba ainsi qu’une trentaine de communes et une centaine de villages. Partout nous avons été fabuleusement accueillis, y compris par les acteurs politiques qui ne sont pas de YELEMA et partout les gens se sont cotisés pour nous assurer un bon séjour. Le Malien est encore capable de se priver pour faire plaisir à son hôte, fut ce-t-il plus riche ! Il y a de l’espoir pour notre pays car la plupart de nos valeurs demeurent.
Les échanges et discussions ont toujours porté sur des sujets de préoccupation de l’heure, dans le pays (transition et conflits sociaux politiques) mais surtout dans la contrée à travers les enjeux de développement local, les problématiques de l’emploi des jeunes, l’insécurité, la faible présence de l’État, les déficits d’infrastructures routières, sanitaires, éducatives…
Nos compatriotes sont inquiets mais gardent espoir. Ils comprennent également que le leadership et la gouvernance expliquent l’essentiel des difficultés du pays et intègrent qu’ils doivent mieux choisir les décideurs et surtout mieux suivre leurs actions pour les accompagner ou les sanctionner le cas échéant. Tout cela augure de bons lendemains pour notre système démocratique.
Nous poursuivons les déplacements. Nous continuons aussi à aider du mieux que nous pouvons en soutenant certaines actions, en faisant des gestes d’accompagnement à certaines communautés (batteries de la radio de AbaladougouKenieba, corbillard de Kouremale, aménagement de route à Sobra,…). Il est possible d’aider sans être aux postes de responsabilité comme il est possible de contribuer à l’avancée du pays sans être impliqué dans sa gestion.
Par Boureima Guindo
Source : Le Pays