Pressées par la communauté internationale et des acteurs politiques internes pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal, les autorités de la Transition vont devoir reporter aux calendes grecques le projet d’adopter une nouvelle Constitution
Le gouvernement de Transition est-il disposé à relancer rapidement le processus électoral de fin de cette période transitoire ? L’on peut en douter. Dans la sphère du pouvoir à Bamako, l’on semble se hâter lentement. Le discours officiel n’évoque que la dégradation de la situation sécuritaire pour justifier l’impossibilité d’aller aux urnes. Au même moment, des experts répliquent que l’Irak a pu tenir des élections dans son océan d’attentats terroristes et de prises d’otages. Idem pour l’Afghanistan, la Syrie, le Soudan, le Burkina Faso, bientôt la Libye, etc.
Cette réticence à lancer le processus électoral pour installer des autorités légitimes au pouvoir fait que la crise sécuritaire s’intensifie. C’est au point que c’est sous des pressions plus intenses que le pouvoir de Transition se décidera, Dieu seul sait quand, à organiser les élections générales. Celles-ci seront les seules à privilégier. Ce qui revient à croire que le projet de relecture de la Constitution du 25 février 1992 soit vite abandonné durant cette transition. Surtout qu’aujourd’hui, plus 60 % de l’étendue du territoire national échappe au contrôle de l’Etat. Une situation qui empêche d’amorcer tout processus référendaire pour l’adoption d’une nouvelle Constitution au cours de la Transition en cours.
Or, il est évident que les prochaines autorités élues seront submergées de priorités existentielles qu’il sera difficile d’entrevoir la révision de la loi fondamentale du pays avant de longues années. Cette appréhension se fonde sur la réalité selon laquelle, la crise sécuritaire n’est pas appelée à juguler dans les cinq prochaines années. Alors que tout le monde connaît l’hostilité des populations par rapport au processus de révision constitutionnelle durant les seconds mandats présidentiels.
En clair, même si un nouveau pouvoir s’installe à l’issue de la transition en cours, il est peu probable qu’il s’attèle, durant son premier mandat à changer notre Constitution. Puisque le pays sera confronté à de nombreux défis qui poseront un problème d’opportunité d’un tel projet. Dès lors, l’on peut penser que l’adoption d’une nouvelle Constitution au Mali n’est pas pour demain.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net